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| i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. | |
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Ҩ je suis M. Cyril Castelli vi veri veniversum vivus vici. ♔♔ MESSAGES : 146 ♔ METIER/ETUDES : ARNAQUEUR ♔ CITATION : CE QUE J'AI SUBI A FAIT DE MOI CE QUE JE SUIS. ♔ LOCALISATION : UC | Sujet: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Sam 13 Aoû - 16:31 | |
| « Où est-ce que tu vas, Cyril ? » La tête penchée sur le côté, elle regardait son amant enfiler son jean et le reste de ses vêtements à la vitesse de la lumière. Il semblait pressé, au point de ne pas prendre la peine de répondre à ses questions. Elle se leva légèrement, gardant la couverture enroulée autour de son corps, pour masquer sa nudité. Comme si, soudainement, être en tenue d’Eve la gênait. « Cyril ? » Il lui jeta un bref coup d’œil, vide, sans attention particulière, comme on regarde un sans abris qui fait la manche. La comparaison était cruelle, mais Cyril s’en moquait. Sa montre indiquait dix-neuf heures, il était déjà en retard, et aujourd’hui, il ne pouvait pas manquer le spectacle. Toute la semaine, il avait manqué à ses habitudes, se trouvant sans cesse des excuses pour ne pas s’y rendre. Mais là, il en avait vraiment envie. Plus que ça, il en avait besoin. Alors il aurait pu, après avoir pratiqué une dizaine de positions avec cette inconnue qui se considérait déjà comme sa copine officielle, continuer à la faire transpirer, ou partir en trouver une autre. Ou alors répondre aux appels de Gaby-Lise, qui crevait d’envie de le voir, et bien que ce soit réciproque, ce soir, c’était le soir. Leur soir. A elle et à lui. A elle, dont il ne connaissait ni le nom, ni le visage ; que quelques cheveux blonds, qui volent dans les airs, que quelques courbes gracieuses qui s’élancent et retombent. Sa gorge se noua, comme à chaque fois qu’il pensait à elle. Au fond, il mourrait d’envie d’en savoir plus sur elle, mais une partie de lui craignait leur éventuelle rencontre. Et s’il était déçu ? Alors le spectacle perdrait de sa magie. Ces derniers temps, il s’était accroché à ça, à elle, parce qu’il n’avait rien d’autre. La routine de sa vie de débauché le fatiguait. Elle lui apportait un peu de lumière quand il se perdait dans le noir.
Il se pencha légèrement vers sa conquête, attrapa ses lèvres furtivement, les mordilla au passage, et lui susurra quelques mots à l’oreille. « Je laisse les clés sur la table. Ce soir, quand je reviendrai, tu ne seras pas là. Tu ne seras plus jamais là. Si on se croise dans la rue, je ne te connais pas. Tu n’es rien. Et n’insiste pas, s’il te plaît. » Il ne se sentait pas de taille, ce soir, à affronter une nouvelle crise, de nouvelles insultes, de nouveaux « mais pourquoi, mais qu’est ce que j’ai fais ». Rien du tout, rien du tout, c’est moi le connard, moi qui profite de ton corps et de ton cœur, moi qui cherche l’amour et le puise au fond de ton âme, qui le dévore et le dégueule ensuite. Moi, moi. Il était prétentieux, égocentrique, ne pensait qu’à lui, et pas à toutes ces filles qu’il explosait sur son passage. Il cherchait quelque chose capable de le faire vibrer, ce que la coke et toutes ces conneries ne parvenaient plus à faire, et il pensait l’avoir trouvé. En elle.
Devant le Moulin Rouge, la queue habituellement présente avait disparue. Vingt heures moins le quart. Il était vraiment en retard. Heureusement, il connaissait la femme qui s’occupait des entrées. Il l’avait baisé, une fois, ou deux, il ne disait jamais « faire l’amour » parce qu’il n’aimait pas, il en tirait du plaisir physique, et encore, pas toujours, seulement des fois. Il passa devant le bureau, vide lui aussi. Tout semblait désert, et pourtant, il savait que ce n’était pas le cas. Il descendit les marches, se rendit vers la salle. Il connaissait le chemin par cœur, il aurait pu le faire les yeux fermés, aller et retour. Il poussa légèrement la porte d’entrée, se glissa dans l’obscurité. Sur la scène, une dizaine de filles dansaient au rythme effréné d’une musique d’un autre temps. Elle n’était pas parmi elles. Elle, elle faisait autre chose. Plus gracieux. Moins vulgaire. Adieu toutes ces plumes, et autres objets superflus. Elle, elle dansait. Mieux, elle vivait la musique.
Une heure passa, puis deux. Assis dans son siège, il attendait patiemment le moment où elle entrerait sur la scène. Mais un mauvais pressentiment lui tordait l’estomac. En reconnaissant le nouveau groupe qui arrivait, il réalisa que son numéro avait sauté. Pourquoi ? Il se sentait comme un gosse privé de son dessert préféré. Il se leva, fit le tour, et entra dans les coulisses. Il n’y était jamais allé auparavant. Peut-être par peur, ou tout simplement par hasard. Il avança vers l’une des portes, qui ressemblait à une loge, et entra sans toquer. Il n’avait pas le droit d’être là, alors autant ne pas se faire remarquer.
Elle était là. Face au miroir. En tenue de spectacle. Plus belle que jamais. Le souffle à moitié coupé, il resta là, sans bouger, sans dire le moindre mot. Elle retouchait son maquillage à l’aide de divers pinceaux, et ça le faisait rire, parce qu’il savait qu’elle n’avait pas besoin de tous ces artifices pour être belle. Se mordillant l’intérieur de la joue, comme il le faisait toujours lorsqu’il sentait l’angoisse monter en lui, ce qui arrivait de plus en plus rarement ces derniers temps, il s'avança légèrement. Au fil de ses pas, il avait l'impression d'être un suicidaire, prêt à se jeter d'une falaise. Le malaise s'accentua lorsqu'il sentit le regard de la jeune femme à travers le miroir. « J'ai jamais cru au paradis. » Les mots sortirent de sa bouche sans qu'il ne parvienne à les stopper. Il se sentit con, mais ne chercha pas à se rattraper. Après tout, les mots ne suffisaient pas toujours.
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Ҩ je suis Zena Dupuis Il est nouveau à Paris. Soyez sympa. Souhaitons lui la bienvenue. ♔♔ MESSAGES : 208 ♔ JUKEBOX : Belle & Sebastian; Piazza, New York Catcher ♔ LOCALISATION : Paris, 9ème, dans le beau quartier de Pigalle. | Sujet: Re: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Sam 13 Aoû - 22:00 | |
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« Ferme les yeux Zena. Ecoute la musique, et ferme les yeux. Danse comme si tu volais, danse comme tu sais si bien le faire. » La jeune fille, vêtue simplement d'un juste au corps rouge, et de ses chaussures de scène, inspira un grand coup, puis la musique commença. Lente, presque envoutante, comme si elle allait vous emmener faire le tour du monde sur le dos d'un oiseau. Elle ferma les yeux, et commença sa chorégraphie, son corps suivant le rythme de la musique. Lorsqu'elle accélérait, elle jouait sur ses ondulations, puis ses influences classiques revenaient de nouveau, elle était légère. Et même si l'on ne pouvait voir la pupille de ses yeux, on la regardait, captivé, on ne pouvait en détacher son regard. Elle ne chantait pas, ce qui était rare pour une soliste, mais elle n'en avait pas besoin. Elle souriait, rien ne lui faisait plus plaisir que de danser. « Tu étais parfaite, fais-moi la même chose ce soir. Ne sois pas nerveuse, je sais que tu éblouiras la salle. Rentre et repose-toi maintenant. » Le chorégraphe monta sur la scène et rejoignit la danseuse, pour lui déposer un doux baiser sur son front. Aujourd'hui était la première présentation de sa nouvelle chorégraphie, et il avait entière confiance en sa petite étoile, comme il la surnommait, dû à son passé à l'Opéra. Ils avaient travaillé durant un mois, et elle était prête. Il le fallait, il savait que la clientèle serait composée bien évidemment des habitués, mais également de grands hommes d'affaires, dont on préféra taire la présence à la jeune Dupuis afin qu'elle ne se soit pas nerveuse. Parfaite, ce soir, elle le serait.
Dix-neuf heures trente. Aujourd'hui, elle pouvait se permettre d'arriver un peu plus tard, puisqu'elle ne danserait qu'en fin de soirée. Pour le numéro de clôture, bien évidemment, vêtue de son costume à plumes rouges. Elle l'adorait, c'était le tout premier qu'on lui avait fait faire, et recouvrant plutôt bien ses parties intimes de son corps, elle s'y sentait à l'aise. Et puis son solo, pas celui habituel, où elle portait cette robe noire à franges, et un simple bandeau et une plume dans les cheveux, costume représentant l'élégance des années vingt. Ce soir, elle serait un ange. Elle s'accorda tout de même dix minutes, durant lesquelles elle regarda, depuis les coulisses, ses amies danser le numéro d'entrée de Féérie. Elles étaient toutes si belles. Et puis le temps arriva de se préparer. Elle jeta un coup d'œil à la salle, qui comme toujours, était pleine, mais ne ressentit aucun stress. Elle avait toujours cette grande confiance en elle lorsqu'elle dansait, et rien ne la rendait nerveuse. La jolie blonde se rendit alors dans sa loge, qu'elle partageait avec une autre femme. Le miroir était immense, elle s'installa dans le fauteuil face à lui, et s'observa. L'étape du maquillage pouvait commencer, s'en suivit quelques échauffements, afin de ne pas se faire mal lorsqu'elle prendrait place devant les spectateurs du Moulin Rouge; puis arriva le moment de vêtir son tout nouveau costume, une robe blanche de satin, simple, légère. Ses longs cheveux blonds, légèrement ondulés, lui tombaient le long du dos. Un ange, je vous l'avais dis. Elle se regarda dans le miroir et sourit. Un regard à sa montre, elle entrait sur scène dans trente minutes. Quelques retouches de maquillage, et elle serait prête. Un coup de crayon pour intensifier son regard, un coup de pinceau pour avoir le teint unifié, et un regard derrière elle … pour remarquer qu'elle n'est plus seule, et qu'un jeune homme se trouva là, juste derrière, ses yeux bruns portés sur elle. Il a dans son regard quelque chose d'étrange, qu'elle n'arrive pas à cerner. Zena était surprise, tellement, qu'elle ne dit rien, elle resta un court instant à regarder le reflet du charmant brun dans son miroir. « J'ai jamais cru au paradis. » La jeune fille ne put s'empêcher de rire à cette unique phrase qu'il venait de prononcer. Pas un rire moqueur, un léger rire, plus qu'un simple sourire. « C'est normal, vous n'y êtes sans doute encore jamais allé. » Elle réalisa alors ce qui était en train de se passer. Un homme, là, dans les coulisses. Pire, dans sa loge, où personne ne pouvait entrer, même ses amis y étaient rarement invités. Elle se leva alors, laissant apparaître ses longues jambes, perchées sur ses chaussures de scène. « Qu'est-ce que vous faîtes là? » Elle se demanda un instant s'il n'était pas l'un des danseurs, mais changea rapidement d'avis en vu de sa tenue, et puis, elle les connaissait tous maintenant. Un rapide coup d’œil à sa montre ... Elle avait encore un peu de temps devant elle. Un sourire amusé était affiché sur ses lèvres.« Quand on entre par les coulisses, on sort par la scène. Je vous maquille ou vous vous contentez d'un costume à paillettes? C'est au choix. »
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Ҩ je suis M. Cyril Castelli vi veri veniversum vivus vici. ♔♔ MESSAGES : 146 ♔ METIER/ETUDES : ARNAQUEUR ♔ CITATION : CE QUE J'AI SUBI A FAIT DE MOI CE QUE JE SUIS. ♔ LOCALISATION : UC | Sujet: Re: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Dim 14 Aoû - 10:55 | |
| « J’ai jamais cru au paradis. » Les secondes qui passèrent après qu’il eut prononcé ces quelques mots lui parurent les plus longues de sa vie. Ses doigts se mirent à trembler sous la tension. Il la regarda rire, un rire enchanteur, parfait, qui le fit sourire à son tour. « C’est normal, vous n’y êtes sans doute encore jamais allé. » Il eut envie de lui répondre une phrase absolument ridicule, mais se tut. Ses réflexes l’emportaient toujours. Il avait tellement l’habitude, désormais, de jouer avec les filles, qu’il n’arrivait plus à être sincère. Les syllabes sortaient de sa bouche presque automatiquement, sans qu’il ne les comprenne, et à chaque fois, ça marchait. Il n’avait pas envie qu’elle soit comme les autres, une vulgaire poupée, un pantin qu’on manipule. Il continua à se mâchouiller l’intérieur de la joue, et il sentait la chair se décoller, le sang perler dans sa bouche. Peu importe. La douleur l’aidait à se maintenir, c’était le principal. Lorsqu’elle se leva, il se surprit à détailler ses formes du regard. Mais pas de manière soutenue, non. Un simple coup d’œil discret, respectueux. Rien de plus. « Qu'est-ce que vous faites là ? » Bonne question. Il réfléchit plusieurs secondes avant de lui répondre. Qu'était-il venu chercher, ici ? Elle, bien sûr. Parce qu'elle ne venait pas et qu'il avait besoin de la voir. Cyril avait toujours été pourri-gâté; il n'acceptait pas qu'on lui refuse quelque chose, et encore moins qu'on annule au dernier moment ce qu'il aime le plus. Il était venu chercher la danseuse, mais aussi des réponses à ses questions. Il remarqua que c'était la première fois qu'il voyait véritablement son visage. Elle était encore plus belle qu'il ne pouvait l'espérer. De grands yeux verts, un nez fin, presque parfait, une bouche à couper le souffle, et une peau de pêche. Elle ressemblait à toutes ces filles dans les magazines qu'il s'était déjà tapées, mais elle, elle avait quelque chose en plus. Et ça l'énervait de ne pas savoir quoi. Oui, c'était ça qu'il était venu chercher.
Devant son silence, elle continua. « Quand on entre par les coulisses, on sort par la scène. Je vous maquille ou vous vous contentez d'un costume à paillettes ? C'est au choix. » Ce fut à son tour d'éclater de rire. Il s'en voulut même, ayant peur de la vexer, mais il n'avait pas la moindre idée de si elle était sérieuse ou non. Son instinct choisit la deuxième proposition ; à la manière dont elle le regardait, on devinait bien qu'elle avait remarqué qu'il n'était pas l'un de ces danseurs du Moulin Rouge. Néanmoins, il décida de se prendre au jeu. C'était aussi la seule et l'unique ouverture qu'il possédait pour rester avec elle encore un peu. Elle semblait avoir du caractère, et il ne doutait pas qu'elle fusse capable de le dégager de sa loge en moins deux secondes. « J'ai toujours rêvé d'être une drag queen, mais il faut que ça reste entre nous. » Au fond, il s'en fichait que quelqu'un entre ou qu'elle le dise à qui que ce soit d'autre. Elle seule l'intéressait.
En se plaçant sur la chaise, il la frôla. Ce simple contact le fit frémir, et il se surprenait à adorer ça. D'habitude, il n'hésitait pas. Cyril était le genre d'homme très tactile, incapable de rester à plusieurs mètres d'une femme qu'il désirait. Là, c'était le contraire. Il avait cette envie violente de la toucher, et pourtant son cerveau lui ordonnait le contraire. Il sentit ses mains sur ses épaules, descendre le long de ses omoplates. Elle se pencha ensuite pour prendre ce dont elle avait besoin, et il resta immobile, fixant son reflet dans le miroir. Contrairement à tous les compliments qu'il avait reçu, Mayenne ne s'était jamais trouvé agréable à regarder. Pourtant, il le savait. Les femmes comme les hommes avaient un faible pour sa bouille d'ange, son corps bien proportionné. Ça commençait à bloquer à partir de son caractère. Mi-ange, mi-démon, il pouvait être un agneau et le lendemain un loup. Le plus gros problème de Cyril, c'étaient les relations stables. Il n'en avait jamais eues. A vingt-deux ans, il avait toujours trouvé le moyen de fuir les sentiments, les responsabilités, et tout ce qui pouvait rimer avec l'amour. Ça le fatiguait, l'épuisait, avant même de le ressentir. « Vous faites ça avec tous les inconnus qui rentrent dans votre loge ? » L'idée que quelqu'un soit passé avant lui lui déplaisait, mais il avait besoin de savoir, d'une manière ou d'une autre.
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Ҩ je suis Zena Dupuis Il est nouveau à Paris. Soyez sympa. Souhaitons lui la bienvenue. ♔♔ MESSAGES : 208 ♔ JUKEBOX : Belle & Sebastian; Piazza, New York Catcher ♔ LOCALISATION : Paris, 9ème, dans le beau quartier de Pigalle. | Sujet: Re: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Dim 14 Aoû - 16:50 | |
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Voir rire ce jeune homme, qui avait pourtant ce regard si mystérieux, ne fut qu'intensifier le sourire de la jeune femme. Il l'intriguait, énormément. En temps normal, elle l'aurait fait sortir très rapidement de sa loge, cet endroit si personnel. D'ailleurs, si la danseuse avec qui elle la partageait arrivait, elle ne chercherait pas à comprendre et frapperait certainement l'inconnu au visage, avant de le jeter à la porte. Cela dit, Zena ne se retiendrait pas si cela s'avérait nécessaire et s'il n'était au final qu'un de ces fans harceleurs auxquels certaines danseuses du Moulin ont déjà dû faire face. Elle en général, était discrète, et n'avait pas vraiment ce genre de problème. C'était peut-être pourquoi elle n'était pas vraiment méfiante envers l'homme qui se tenait devant elle. Ou peut-être était-ce à cause de son visage d'ange et son fameux regard que la danseuse n'arrivait pas à cerner. « J'ai toujours rêvé d'être une drag queen, mais il faut que ça reste entre nous. » Un sourire amusé s'afficha de nouveau sur le visage de la jeune femme. Elle avait espéré une réponse de ce genre, mais elle s'attendait plus à un refus de sa part; après tout, il était rare que les hommes acceptent de se faire maquiller. « Ravie de pouvoir vous aider à réaliser un rêve. » Elle lui indiqua la chaise du regard, celle sur laquelle elle s'installait chaque soirs, pour devenir celle sur qui des centaines de regards se posaient. Parfois, cette pensée lui donnait des frissons qui lui parcouraient tout le corps, c'était presque effrayant.
Elle se plaça derrière lui, les mains sur ses épaules, et regarda un instant son reflet, pour réfléchir de quelle façon elle allait le transformer. Elle put alors admirer quelques secondes ses traits parfaits, auxquelles elle n'avait pas encore vraiment fait attention. Mais oui, il devait bien être le genre d'homme qui fait retourner toutes les femmes qu'il croise sur son chemin. Tous les garçons qu'elle avait connu de ce style, du moins la plupart, étaient aussi prétentieux qu'ils étaient charmants. Mais elle ne pouvait pas le juger trop vite, sans même le connaître. Elle se pencha alors pour attraper une petite trousse, y mit ce dont elle avait besoin, et vint se placer devant lui. « Vous faites ça avec tous les inconnus qui rentrent dans votre loge ? » Sa curiosité la fit sourire, un sourire qui s'effaça rapidement lorsqu'elle repensa au seul qu'elle avait fait entrer ici. Jules. Véritable crétin dont elle avait été très amoureuse, mais c'était il y a longtemps. Jusqu'à ce qu'il lui dise qu'elle n'était qu'une prostituée de luxe, qu'on pouvait regarder mais jamais toucher. Il lui avait dit tout cela, après être venu la chercher ici même, dans cette petite pièce lumineuse, où tout se passait. Un an auparavant, cette pensée l'aurait refroidie, elle lui aurait peut-être même tirée quelques larmes. Mais plus maintenant, parce que tout cela ne lui importait plus. Ce qu'on pensait ne lui importait plus, elle était heureuse et c'était bien tout ce qui comptait. Elle prit son pinceau, et commença à recouvrir de poudre claire le visage du jeune homme, lui faisant fermer ses yeux au passage. « Question quelque peu indiscrète, je pourrai très mal la prendre. Mais non, je dirai que vous êtes un privilégié. Et vous, entrer dans les coulisses voir des femmes se préparer, c'est une activité quotidienne? Vous n'aviez pas répondu à ma question, je vous rappelle. » Elle reposa son pinceau, attrapa un crayon, noir, et lui demanda de fermer ses yeux.
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Ҩ je suis M. Cyril Castelli vi veri veniversum vivus vici. ♔♔ MESSAGES : 146 ♔ METIER/ETUDES : ARNAQUEUR ♔ CITATION : CE QUE J'AI SUBI A FAIT DE MOI CE QUE JE SUIS. ♔ LOCALISATION : UC | Sujet: Re: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Dim 14 Aoû - 18:12 | |
| « Ravie de pouvoir vous aider à réaliser un rêve. » Elle avait dit ça d'une voix calme, posée, presque enjouée. Si elle savait. Être ici était, en quelque sorte, un rêve. Bien sûr, ça n'avait rien à voir avec le genre d'ambition qu'on pouvait avoir habituellement : voler, devenir astronaute, chanteur, superstar. Les enfants rêvaient de tout ça. Une belle voiture, une grande maison, souvent plus que celle de leurs parents, une jolie femme, de beaux enfants. C'est en grandissant qu'ils déchantaient. Un quatre d'entre eux abandonnaient leurs études et toutes leurs chances de réussir dans la vie, les autres essayaient mais n'y parvenaient jamais vraiment. Une minorité d'entre eux se révélait homosexuelle, aussi. Mayenne n'avait jamais eu de rêve, comme les autres gosses. Son souhait le plus cher, cependant, il s'en souvenait très bien. Il était le même aujourd'hui. Ne jamais devenir comme son père. Peut-être dans la rue, sous un pont, avec un banjo et un poncho, mais pas comme lui. Enfermé entre quatre murs avec des personnes prêtes à tout pour lui piquer sa place. Enfermé au point d'oublier de vivre et de respirer pour autre chose que travailler.
Il se demanda si l'étrangère - car il ne connaissait toujours pas son nom - avait toujours eu envie de faire ça. Danser. S'épanouir devant des centaines de personnes. Créer du rêve et le vendre. Même si elle ne s'en doutait certainement pas, c'était ce qu'elle faisait. Du moins, avec lui. A chaque fois qu'il venait la regarder - il ne fallait pas se mentir, il ne venait voir qu'elle - il sentait son coeur s'emballer au même rythme que la musique, ses jambes tremblaient, ses mains aussi. Le genre de sensation difficile à décrire à un autre moment que pendant l'instant présent.
Cyril sentit que sa question l'avait refroidie. Il n'aurait su expliquer comment, mais soudainement, le visage de la jeune femme s'était renfermé. Peut-être avait-il touché un point sensible, mais il avait du mal à deviner lequel. Lui, si habitué à lire à travers les gens, se sentait complètement perdu à ses côtés. Il lui semblait que son regard était aussi vide que le sien, dur et fragile à la fois. Il sentit une légère poudre tomber sur ses joues et son front. Avec sa main gauche, elle maintenait ses cheveux en arrière; la droite s'occupait du maquillage. La tête penchée en arrière, il essayait de se concentrer sur le plafond plutôt que sur elle. Ce n'était pas question d'irrespect, mais il sentait que s'il se mettait à la fixer, il ne pourrait plus jamais détourner le regard. Elle le força à fermer les yeux, ce qui le mit encore plus mal à l'aise. Il se sentait soudainement comme un aveugle perdu dans un labyrinthe.
« Question quelque peu indiscrète, je pourrai très mal la prendre. Mais non, je dirai que vous êtes un privilégié. Et vous, entrer dans les coulisses voir des femmes se préparer, c'est une activité quotidienne? Vous n'aviez pas répondu à ma question, je vous rappelle. » Touché. Alors que le sang se mit à couler de nouveau dans sa bouche, il se mit à réfléchir à la réponse qu'il allait lui donner. Pouvait-il lui dire ? Oh, salut, je suis venu te voir parce que ça fait un mois que je viens plusieurs soirs par semaine t'observer danser, j'te trouve absolument fascinante alors j'me suis dit qu'on pourrait faire connaissance. Non, il en était hors de question. Elle allait prendre peur, ou alors le gifler, ce qui, de toute manière, reviendrait au même. Il sentait qu'avec elle, il faudrait qu'il soit plus subtil, plus prudent, plus organisé, tout en restant naturel. Le moindre faux pas serait remarqué. « Je vous ai dit que je ne croyais pas au paradis. Alors je suis venu voir si les anges existaient. » Sur le moment, il fut heureux d'avoir dit ces mots les yeux fermés. Et en même temps, la tentation de voir sa réaction sur son visage était plus qu'insoutenable. Il attendit qu'elle eut fini pour rouvrir les yeux. Il ne prêta pas attention à son reflet dans le miroir, c'était le sien qui l'intéressait.
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Ҩ je suis Zena Dupuis Il est nouveau à Paris. Soyez sympa. Souhaitons lui la bienvenue. ♔♔ MESSAGES : 208 ♔ JUKEBOX : Belle & Sebastian; Piazza, New York Catcher ♔ LOCALISATION : Paris, 9ème, dans le beau quartier de Pigalle. | Sujet: Re: i don't believe that anybody feels the way i do about you now ▫ ZENA. Dim 14 Aoû - 20:30 | |
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De sa main droite, elle commença à dessiner un trait noir, fin, sur la paupière supérieur du jeune homme. Lorsqu'elle était petite, c'était ce qu'elle aimait le moins dans les spectacles, la préparation. Cheveux parfaitement tirés en chignon, joues roses, elle devait ressembler à une poupée. C'était sa mère qui la maquillait. Après son départ, elle n'accepta pas que quelqu'un s'en charge à sa place, et c'est là qu'elle commença à le faire elle même, et petit à petit, à apprécier ce moment important précédent un gala. Elle avait même déjà maquillé certains des danseurs du Moulin, ils lui avaient montré ce qu'ils faisaient et elle avait quelques fois eût envie d'essayer.
Elle n'allait pas reproduire la même chose sur le visage de l'inconnu, mais elle s'en inspirait. Après le crayon, elle passa sur ses yeux toujours fermés, un pinceau sur lequel elle avait mit de la poudre dorée. Son regard si profond allait être illuminé. Quelques secondes passèrent après qu'elle lui ai demandé de nouveau la raison de sa venue, durant laquelle le finissait le travail sur ses yeux. Elle descendit sa main gauche de son front à sa joue, pour admirer correctement le résultat. « Je vous ai dit que je ne croyais pas au paradis. Alors je suis venu voir si les anges existaient. » De nouveau une réponse à laquelle elle ne s'attendait pas. La jeune femme garda sa main sur sa joue, par étonnement, et elle commença à se demander si l'inconnu n'était pas tout simplement en train de se moquer d'elle, ce qui expliquerait ses vagues réponses, quelque peu poétiques.
Elle le regarda un instant, sans bouger, et repensa à son regard lorsqu'elle le surpris dans le miroir, se tenant devant la porte. Son regard intense et ce on ne sait quoi qui fit qu'elle décida de lui faire confiance et le laisser entrer dans la pièce. Sa pièce. Non, il ne se moquait pas d'elle, mais pour une raison inconnue, il ne souhaitait pas en dire plus sur la raison de sa présence ici. Curiosité, certainement. On dit toujours que ce qu'il y a de plus intéressant dans un spectacle, c'est ce qui se passe en coulisses. Sur scène, tout est beau, tout est travaillé, tout est parfait. Mais les histoires, les problèmes, les enfantillages, les romances, tout cela se passait derrière le rideau. Et eux se trouvaient là, un parfait étranger et une danseuse prête à faire son numéro et devenir, l'espace de quelques minutes, un ange qu'on aurait envoyé sur la scène. Zena retira la main de sa joue, et se trouva de nouveau à sourire. C'était tout ce mystère autour de lui qui lui plaisait, et qui l'empêchait probablement de le jeter à la porte. « Et alors, en avez-vous croisé dans ces couloirs? » Elle prit son pinceau à blush, et le passa sur les joues du jeune homme, continuant jusqu'à ce qu'elle obtienne le résultat qu'elle souhaitait. « Ne faîtes pas attention à votre reflet, ce n'est pas encore terminé. »
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