Victor Raphaël

Lecomte

PRÉNOM(S) victor, raphaël NOM DE FAMILLE lecomte AGE trente ans DATE DE NAISSANCE neuf mai mille neuf cent quatre-vingt-un ORIGINE(S) française LIEU DE NAISSANCE paris ÉTUDES/MÉTIER gérant d'un bar GROUPE travailleurs SITUATION aisée.

✎ CARACTÈRE Distant, difficilement abordable, créatif, froid par moments, je m'en foutiste, acharné, quelque peu arrogant, fier, très rancunier, possessif, sarcastique, amusant, a le sens de l'humour, attachant, lunatique, franc, fêtard, n'aime pas tourner au tour du pot, attirant, bourré de charme, loyal, curieux, charismatique, joueur, doux, grande-gueule, parfois colérique, difficile à cerner, charmeur, perspicace.

✎ PHYSIQUE Mesure près d'un mètre quatre-vingts, cheveux bruns qu'il fait tenir avec du gel ou simplement ébouriffés, yeux marrons et un regard perçant et pénétrant, plutôt élancé, il n'est pas de ces mecs musclés à la Vin Diesel, possède des muscles fins et joliment dessinés, visage expressif mais complexe à décrypter, il est difficile de savoir à quoi il pense.

✎ POUR VOUS, PARIS C'EST SURTOUT...

La ville de l'amour Le charme français Le luxe La capitale de la mode Une expérience fabuleuse Une ville comme les autres La plus belle ville du monde La ville de la fête Une destination agréable pour s'évader Un pur enchantement Un endroit banal sur Terre Votre ville natale adorée Des paysages magnifiques Un endroit détestable

✎ PARIS, OUI, MAIS POURQUOI ?

Victor aime autant cette ville qu'il la déteste. Il y est né et ne l'a presque jamais quittée, excepté pour quelques voyages de vacances quand il était jeune. Depuis la mort de ses parents, Paris éveille chez lui des sentiments contradictoires, si bien que si vous lui demandez ce qu'il en pense, il ne parviendra certainement pas à se décider. La capitale lui a pris ses parents, le condamnant à abandonner ses études qui se seraient sûrement avérées prestigieuses. Mais il préféra s'occuper de son jeune frère, qui n'était âgé que de sept ans l'année de l'accident. Malgré ce drame, le jeune homme n'a jamais pu se résoudre à quitter sa ville natale.

« Victor, pourquoi on est là ? » Cette innocente et naïve voix parvint difficilement aux oreilles du jeune homme, presque imperceptible. Répondre à cette question pourtant si simple lui paraissait tout bonnement impossible. « Pourquoi on est là, hein ? Pourquoi tu pleures ? Victor… » La petite voix semblait perdue, hésitante. Le jeune homme sentit une légère pression sur la manche de son pull. « Réponds-moi. S’il-te-plait, réponds-moi. » Bien que toujours aussi douce, la voix commençait à se faire insistante. Ce petit garçon de sept ans et demi, Gabin, semblait avide d'une réponse, quelle qu'elle soit. Mais Victor, de onze ans son aîné, se contentait de réprimer quelques sanglots, incapable de donner une réponse digne de ce nom à son jeune frère. « Il est arrivé quelque chose de grave à papa et à maman ? » Si elle lui avait d'abord semblé innocente, la voix de Gabin raisonnait à présent à ses oreilles avec force, presque agressive. Tous les petits détails qui ne l'avaient pas même effleuré l'irritaient à présent au plus au point. La lumière blanche et sinistre de l'hôpital, l'odeur de désinfectant qui lui piquait désagréablement les narines, le cliqueti de l'horloge qui semblait suivre rigoureusement les battements de son coeur. Il se sentait maintenant oppressé, avec comme unique envie celle de s'enfuir en courant de cet endroit abominable. « Victor, s’il-te-plait. Réponds-moi… » C'en était trop. Il ne pouvait plus supporter ces questions qui ne lui laissaient aucun répit, l'empêchant de réfléchir et de profiter d'un moment de calme dont il avait grand besoin. « Ils sont partis. » Enfin. Une réponse claire, nette, violente. Il espérait qu'elle lui conviendrait, et qu'il se tairait enfin. « Partis ? Ils sont partis en voyage ? Mais pourquoi pleures-tu ? Pourquoi on est là alors ? » Le rôle de grand frère lui semblait terriblement ingrat à cet instant. Personne ne devrait avoir à annoncer ce genre de nouvelle à un enfant si jeune. « Ils sont partis en voyage, c’est cela. Ils sont partis en voyage au paradis. » Dans un geste d'excuse, Victor caressa légèrement la joue de son petit frère. « Au paradis ? Mais, c’est pour les morts cela… » L'information montait enfin à son cerveau, provoquant chez lui un accès de panique et de colère. « Je veux pas, je ne veux pas ! » Les larmes aux yeux, Gabin vint se blottir dans les bras du jeune homme. Caressant doucement ses cheveux, ce dernier essayait de consoler le garçon en pleurs. Quant à sa propre tristesse, il s'en occuperait plus tard. Il n'avait pas le choix.



« La Baule ! C’est pas mal comme endroit ? On pourrait y aller cet été, non ? T’en dis quoi, Victor ? » Avachi sur le canapé, Gabin questionna son grand frère avec un enthousiasme non dissimulé. Mais Victor n'était pas d'humeur à rire. « Tu te comportes comme un gosse pourri gâté. Voilà ce que j’ai à te dire. » Ses paroles avaient sonné plus froides que prévues, mais ce n'était finalement pas si mal. La colère qu'il avait emmagasinée depuis la mort de ses parents éclatait une nouvelle fois contre son jeune frère. Ce n'était pourtant pas de sa faute. Mais il ne pouvait s'en empêcher, à son grand désespoir. Au fond de lui, il lui reprochait d'avoir mis fin à ses études pour s'occuper de lui. Après tout il était la seule famille qu'il lui restait, il n'avait pas d'autre choix. « Pardon ? » Avant même de s'en rendre compte il avait explosé de fureur. « Tu m’as très bien compris, Gab. J’en ai marre de tes caprices, j’en ai marre de toi tout simplement ! Ca va faire dix ans que je m’occupe de toi. Que je m’occupe de toi tout seul. Tu te comportes comme un égoïste, vraiment. Qui est-ce qui a du tirer un trait sur sa jolie vie de jeune étudiant ? Qui a du tirer sur toutes les soirées, toutes les nanas pour pouvoir élever le mieux qu’il le pouvait son petit frère ? C’est qui, dis-moi ? Ce n’est pas toi en tout cas. » Victor lui lâcha un regard noir avant de se lever du canapé. Cette dispute n'était pas la première, mais elle était plus violente que les autres. Il aimait son frère plus que tout, et il ne l'aurait abandonné pour rien au monde. Mais il n'avait toujours pas digéré d'avoir du tirer un trait sur sa belle vie d'étudiant. Dans l'espoir de se calmer - et surtout d'éviter de s'énerver une seconde fois contre Gabin - le jeune homme quitta la pièce. Malheureusement l'adolescent suivit ses pas et s'emporta à son tour. « Tu me reproches quoi au juste Victor ? Tu me reproches le fait que papa et maman soient morts ? J’y suis pour rien moi. Alors au lieu de tirer des conclusions rapides, réfléchis. J’y suis pour rien… pour rien, rentre bien cela dans ta tête. Je suis égoïste, dis-tu ? Mais regarde-toi putain. T’as jamais voulu rien me payer, mon portable, je me le suis acheté tout seul… Arrête de te faire passer pour le malheureux, mec. Arrête. Parce que dans l’histoire, t’es pas tout seul. Il n’y a pas que toi qui ais souffert. Toi aussi, t’es qu’un putain d’égoïste dans ce cas… » Surpris, Victor toisa son frère en silence. Bien que révolté par ses propos, le jeune homme préféra ne pas envenimer les choses. La situation était déjà assez critique. Gabin fit alors volte-face, prit sa veste et annonça avec froideur. « Je sors. » Il ne tenta pas de l'en empêcher, et resta immobile bien après que la porte ai claqué. Puis, laissant exploser sa colère sans retenue, il donna un violent coup de poing dans le mur le plus proche. La douleur aurait du l'aveugler, mais sa rage le faisait à sa place. Sa vie n'était qu'un putain d'enchaînement de disputes, d'accidents et de colère. A partir de ce jour, Victor se jura qu'il ferait passer ses désirs en premier, pour une fois. Puisque Gabin le traitait d'égoïste, il n'avait qu'à l'être après tout.



« Au fait mon amour, puisque tu ouvres ton bar bientôt, tu pourrais m'embaucher comme serveuse, non ? » demanda la jolie blonde d'un ton mielleux en caressant le torse du jeune homme. « Tu sais je dois faire passer des entretiens, je peux pas me permettre d'engager des gens non qualifiés... T'as déjà bossé comme serveuse ? » « Pas vraiment, mais j'apprends vite, tu sais... Et puis comme je te l'ai déjà dit, j'ai besoin de travail... » répondit-elle d'une voix enjôleuse en déposant de légers baisers dans son cou. « Oui je sais, tu me l'as déjà dit une bonne vingtaine de fois que t'as besoin de travail. Et pourtant on est ensemble que depuis quelques semaines. » Victor fronçait à présent les sourcils. Il avait déjà remarqué que la jeune femme cherchait ardemment du travail, et qu'elle s'intéressait énormément à l'ouverture du bar du jeune homme. Il n'y avait pas vraiment fait attention, mais maintenant tout cela lui paraissait suspect. « Dis-moi, tu serais pas en train d'essayer de te servir de moi pour obtenir du boulot par hasard ?  » demanda-il avec son plus grand sérieux. Un éclair de surprise et d'inquiétude traversa rapidement le visage de la jeune femme, remplacé aussitôt par un nouveau sourire aguicheur. « Comment ? Bien sûr que non voyons, ne dis pas n'importe quoi mon coeur. » Cette fois il en était persuadé : elle s'était bien foutue de lui. « Dégage de chez moi. » ordonna-t-il froidement. « Quoi ?! Mais non, Victor... Tu t'imagines des choses... » « Sors d'ici je te dis ! » La fureur dans la voix du jeune homme sembla effrayer la blondinette, puisqu'elle se leva et s'habilla en vitesse avant de quitter l'appartement. Victor resta étendu sur son lit, poussa un long soupir qui mêlait exaspération, colère et déception. Puis il ferma les yeux. La naïveté n'était pourtant pas une faiblesse habituelle chez lui. Mais une chose était sûre : c'était la première et la dernière fois qu'il se ferait avoir de la sorte.

« Ouais tu me plais, et alors ? Tu crois que parce que t'as une belle gueule je vais te tomber dans les bras et te laisser te servir de moi ? » Victor toisa avec froideur la jeune femme qui le regardait d'un air incrédule. Quelques mois s'étaient écoulés depuis la fin de son histoire avec la blonde qui s'était servie de lui, et il se montrait à présent plus méfiant que jamais. « De quoi tu parles Victor ? T'es con ou quoi ? » Elle le regardait à présent avec colère, ne comprenant pas la raison de ce soudain accès de fureur. « C'est ça, je dois être con. Maintenant laisse-moi tranquille, tu seras bien aimable. » Il fit volte-face et s'apprêtait à partir, mais la jeune femme lui attrapa violemment le bras et le força à la regarder. « Ecoute-moi bien espèce d'abruti. T'es complètement parano, et je sais pas ce qui me retient de te foutre une paire de gifles pour te réveiller. Tu crois que je veux me servir de toi ? T'es pitoyable. Arrête un peu de te renfermer et apprends à faire confiance. C'est bien dommage, avec tes conneries tu viens de perdre quelqu'un qui t'appréciais réellement. » Elle lui jeta un dernier regard plein de reproches et s'en alla, le laissant ainsi seul au milieu de la rue. Quelle belle leçon de morale. D'une humeur massacrante - autant contre le monde entier que contre lui-même - Victor prit le chemin de son appartement, abandonnant ainsi son dernier espoir de profiter d'une relation qui n'aurait pu qu'être bénéfique pour lui.