CHÈRE MAMAN,

comme tu le sais, je suis aujourd'hui âgée de douze ans. je les ai eus le vingt-neuf aout dernier, tu sais. je suis une grande fille. enfin je crois. c'est ce que papa dit en tout cas. d'ailleurs en parlant de papa, tu sais qu'il a retrouvé quelqu'un ? elle s'appelle alicia, je crois. je ne sais pas trop en fait, je ne lui parle presque jamais. je crois que je ne l'aime pas... enfin j'imagine que c'était ce que tu voulais, qu'il retrouve quelqu'un. on se demande chaque jour où tu es partie, tu sais, et surtout pourquoi. tu nous manques beaucoup, la vie n'est plus pareille sans toi. et c'est bien dommage.

joyeux noël. ornella, ta fille qui t'aime. ≈

La petite fille se leva, ses très beaux et longs cheveux roux virevoltant dans la pièce. Ses jambes légères se dirigent délicatement vers le sapin de noël qui, comme chaque année, était placé en plein milieu de la grande pièce et décoré par ses petites mains et son esprit débitant une tonne d'idée à la seconde. Elle déposa une lettre, cette lettre, celle qu'elle venait d'écrire dans une orthographe irréprochable sur l'un des cadeaux. Son père observait la scène, un verre de vin à la main. « Repose en paix. » fit-elle, se relevant, avant de détourner le regard vers son paternel et de sourire. Son père lui ne peut se retenir et lâcha quelques larmes, sans qu'elles ne se soient invitées. « Ne pleure pas, papa. S'il te plait. On ne sait pas où elle est, mais je suis sûre qu'elle y est mieux que dans ce monde. » Elle prit une grande inspiration, débarrassa son père de son verre presque fini, avant de se hisser pour s'asseoir sur ses genoux, posant sa tête sur son épaule. Chaque année c'était la même rengaine. Chaque année, le même schéma et ce n'était pas grâce à la petite fille que tout allait s'arranger. Le plus dur dans la vie d'un enfant doit être la mort de l'un des parents, et plus particulièrement sa mère. Surtout pour une fille. Sa meilleure amie, sa confidente. Non, rien de tout ça pour Ornella. Elle n'aura presque rien partager avec sa mère. Aucuns souvenirs. Enfin presque. « Tu te souviens quand on était partis faire un cache-cache au parc, le soir ? Y'avait même Gabriel. Il devait d'ailleurs me chercher. Je trouvais pas de cachette un peu cool, alors j'ai parcouru tout le parc, en courant comme une folle. Mais sans faire exprès je suis arrivée là où je ne devais surtout pas aller, le lac. Et je vous ai vus... tu l'avais demandée en mariage. J'ai sauté partout après ça, tu sais. D'ailleurs c'est grâce à ça que Gabi m'a trouvée... » Deux questions vinrent alors. Qui est Gabriel et, surtout, pourquoi ne l'avait-elle jamais dit à personne ? D'autant plus à son père ? La personne qu'elle aimait le plus, la personne qui l'intriguait, dont elle était la plus fière sur cette planète ? Il tombait des nues. Mais il en était content cependant. En y repensant bien, il s'était demandé plusieurs fois pourquoi elle n'avait jamais demandé comment il l'avait demandée en mariage. Maintenant il le savait. Elle avait tout vu. Quelle cachotière. « T'es maligne, je l'ai toujours su. Tu feras de grandes choses dans la vie tu sais. Allez, vas chercher ton cadeau, je vais chercher les gâteaux que papa à préparer pour sa petite fille adorée ! » Il tapota légèrement sur sa tête alors qu'elle partit chercher ce qu'il avait demandé, et lui s'était dirigé dans la cuisine chercher ces fameuses friandises, accompagnées par du lait. « Allez, ouvre. » Elle n'attendit pas plus. Elle était en train de défaire ce très bel emballage alors qu'ils étaient tous deux assis en tailleur sur le sol. Elle commença à découvrir la boite. Une boite. Une très petite boite, plutôt ancienne. Elle ouvrit cette petite boite en bois, et sourit. « C'est un collier que ta mère portait souvent, c'était à sa mère je crois. Il parait que les femmes se le passe de générations en générations. Enfin c'est une histoire de filles. Elle l'avait caché dans l'un des tiroirs de note chambre, attendant le bon moment pour te l'offrir. Elle n'a jamais pu, mais je pense que tu es assez grande maintenant pour le porter, ce collier. » Un nouveau sourire étira les lèvres de lèvres de la petite rousse. Quel bonheur. Sa mère était déjà dans son esprit, depuis des années, depuis qu'elle avait succombé à un cancer, mais, maintenant, elle allait porter quelque chose que sa mère, sa grand-mère, son arrière grand-mère avaient porté. Et c'était quelque chose d'indescriptible.

« Eh.. Nan Gabriel ! Rends-moi ça ! » Ses cheveux basculaient dans l'air, alors qu'elle courait derrière son ami. Gabriel. Un con. Un con qui, cependant, était son meilleur ami, et ce depuis une éternité. Depuis qu'ils avaient dix ans. Dix ans. L'âge... c'était un âge comme les autres, en fait. « Nan, viens le chercher. » Il avait ce fameux sourire narquois, celui qu'elle détestait. Il faisait constamment l'intéressant, mais il ne pouvait s'empêcher de l'être encore plus lorsqu'il était avec elle. Quelle histoire. À seize ans, on a besoin d'amis. Nous en avons tout le temps besoin. Mais durant l'adolescence surtout. Comme soutien. Mais Gabriel était bien plus qu'un ami. C'était son meilleur ami. Celui qu'elle voyait le plus souvent, celui qu'elle aimait le plus, aussi. Celui qu'elle tapait pour rien. Ou si, parce qu'il l'énervait. Constamment. Comme en ce moment. Il avait trouvé la merveilleuse idée de lui voler son téléphone portable, épiant ainsi les moindres de ses faits-et-gestes. Ses messages ; ses récents appels passés. Il allait la faire chanter, c'était presque sur. Ils se poursuivaient dans toute la pièce. Comme deux enfants. « Oh tiens, un message de 'Chéri'.. Qui est cette personne ? »

uc.

Prénom : réponse. Age : quatorze ans. Pseudo sur Bazzart/PRD/autre ... : réponse. Comment as-tu connu le forum ? bazzart, ou dans les partenaires d'autres forums, je ne sais plus trop. ça faisait longtemps que je l'avais dans mes favoris, attendant le bon moment pour m'inscrire. Que penses-tu, à première vue, du forum ? il est magnifique ! Avatar : la belle karen gillan. Autre chose ? je vous nem déjà.

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