En étais-je seulement capable ? Allongé dans mon lit, je fixe le plafond depuis quelques longues secondes, réfléchissant encore et toujours à la même chose. Je clignais les yeux une fois, deux fois, puis une troisième fois avant de me redresser, je me retrouve maintenant assis en tailleur en plein milieu du lit. Je savais que je pouvais la retrouver, j’étais bourré de fric alors même si un de nos anciens amis commun ne voulait rien me dire, je la trouverait… Mais… Je n’étais plus vraiment sur de moi. Je ne supporte pas l’échec et j’avais le pressentiment de foncer droit dans le mur. Personne ne m’a appris comment aimer, à croire que j’avais perdu cette faculté il y a bien longtemps. Et maintenant, je fais quoi ?
Soupirant, je me lève du lit et file prendre une douche dans la salle de bain luxueuse de mon appartement immense. Etre riche comporte des avantages majeurs, comme celui d’avoir de la place. Une fois totalement propre, je sors de ma salle de bains, une simple serviette enroulée autour de ma taille et me dirige vers la chambre où je m’habille en toute simplicité.
Ce n’est pas aujourd’hui que je me mettrai à la rechercher, j’avais plutôt envie de redécouvrir Paris, même si je n’aimais pas cette ville, il y a avait certains endroits qui avaient su me charmer lorsque j’y résidais encore, il y a trois ans. Comme ce petit café dans le premier. Je décidai donc de m’y rendre.
Je mis quelques minutes à aller jusqu’au café et y entrai, je me mis alors à chercher une table des yeux jusqu'à ce que je l’aperçoive, elle. Je sentis alors mon estomac se serrez, une sensation désagréable de faiblesse m’envahit de la tête aux pieds, elle allait finir par tourner la tête vers moi si je continuais à l’observer ainsi mais c’était plus fort que moi, c’était comme si il n’y avait qu’elle sans la pièce. Ce qui était certain en tout cas, c’est que je n’allais pas partir, elle pourrait m’ignorer, j’étais bien plus fort que ça, qu’elle et elle le savait très bien. J’avais l’habitude, depuis que j’étais jeune, mais pas elle, pas comme moi. Je m’approchai alors, elle était toujours dos à moi et une fois arriver derrière elle… « Même de dos, tu es toujours aussi belle… » dis-je avant de poser une main sur la chaise à coté d’elle, je la tirai avant de m’asseoir dessus, je n’attendais aucune invitation de sa part étant donné que j’imaginais parfaitement ne pas être le bienvenu. J’avais mon regard ancré dans le sien, cherchant à récupérer cette emprise que j’avais si longtemps eu sur elle. J’étais un homme qui ne supportais pas être relégué au second plan. Mais elle n’était pas le genre de femme à s’écraser pour mes beaux yeux, enfin… plus maintenant, j’imagine. Je l’ai bien cherché…

→ Celui qui se transforme en bête se délivre de la douleur d’être un homme.

Le temps passe et alors que certains vont en avant j'ai l'impression de reculer encore et encore. Enroulée dans mes draps je frissonne malgré la sueur qui coule sur mon front. J'étouffe tout simplement alors qu'un bras s'enroule autours de ma taille pour me tirer en arrière. Lovée dans les bras de cet homme qui me rend pourtant heureuse, je reste totalement inerte à ses caresses. La douleur est toujours présente depuis que tu es parti mon amour. Je lutte tant de fois pour tout oublier mais à chaque fois tu reviens encore plus fort. Tu es née pour me faire souffrir à présent s'en est une certitude alors que mon amant dépose des baisers délicats dans ma nuque. Un gémissement m'échappe alors que je me retourne pour lui faire face. Mes yeux s'embuent de larmes qu'il balaye d'un revers de main. Son regard se voile d'une tristesse qui me sert encore plus le cœur alors qu'il me serre un peu plus contre lui. Lui, il me connait comme je suis, il connait mes faiblesses et je n'ai pas peur de craquer devant lui car je sais très bien que lui, il sera la pour éponger mon chagrin. J'aimerais tellement que tu vienne à souffrir de me voir dans ses bras lié par une relation tellement différente mais aussi belle que la notre. Ta petite Roxanne t'échappera devant tes yeux impuissants … Si tu savais combien de fois je rêves de cet instant tout en y savourant chaque seconde. Je veux que tu souffre autant que moi si ce n'est plus … Mais encore ta souffrance est mienne mais tant pis, nous souffrirons ensemble comme des amants maudits. Mes lèvres se posent contre celle d'Olivier et j'oublie tout l'espace d'une seconde dans le creux de ses bras. Il me cache quelque chose, je le sens mais s'il préfère garder le silence, ce qui m'agace d'autant plus. Pour une fois, ce n'est pas moi mais lui qui mettra fin à notre étreinte pour se lever tout en soupirant. Sans un regard pour la pauvre chose que je suis, il se dirige vers la salle de bain alors que la peur qu'il vienne lui aussi à m'abandonner me tord l'estomac. Je quitte alors mon lit pour le rejoindre dans la salle de bain alors que le cliquetis de l'eau m'annonce qu'il est sous la douche. Sans réfléchir, je le rejoins alors que mes larmes se mêlent à cette eau brulante qui dégouline le long de nos corps. « Je suis désolé. » Un rauquement s'échappe de sa bouche alors qu'il me plaque contre le carrelage glacé pour rendre prisonnières mes lèvres des siennes. Mon pyjama ne devient alors plus un détail alors que je profite de cet homme qui me permet de vivre. Je me déteste tant pour lui imposer tout ça mais je suis faible après tout …

Il est parti tout en me laissant enroulée dans une serviette les joues encore rouges de nos ébats. Je ne suis guère étonnée de voir mon portable vibrer sur ma table de nuit à une heure aussi tardive de la matinée. N'ayant aucun cours de toute la matinée, un sourire se dessine sur mes lèvres en voyant le coupable. Chloé, toujours là même. Comme toujours, elle me demande de la rejoindre à notre café dans une heure. Je soupire alors que mon regard parcours la chambre dans laquelle je me trouve. J'ai besoin de sortir. La demi-heure suivante, je me retrouve dans les rues de Paris le sourire aux lèvres. Je suis heureuse du moins j'essaye de m'en convaincre. Notre café se dessine alors devant moi alors que je rentre sans attendre pour m'assoir à notre table habituelle. Comme toujours je suis en avance tout comme Chloé sera en retard. Mes yeux se lèvent vers le ciel alors qu'un sourire se dessine sur mes lèvres. Un sourire qui se fanera vite sous la voix d'un jeune homme à l'accent anglais irrésistible que je reconnaitrais entre tous. « Même de dos, tu es toujours aussi belle… » Mon corps se fige alors que je sens mon cœur exploser dans ma poitrine. Je ne sais comment réagir alors que je suis piégée entre rage et joie. « Fous moi la paix ! » Mes paroles sont secs et acerbes mais je m'en moque alors que nos adieux me reviennent en tête . Sans faire l'effort de me le demander tu prends place à mes côté chose qui ne m'étonne guère de toi. L'envie de te gifler me traverse l'esprit alors que mes bras se referment sur ma poitrine les poings serrés dans l'espoir de contenir la colère qui vibre dans mes veines. Le menton relevé, je détourne la tête telle une gamine pourrie gâtée alors que je lutte pour ne pas sombrer dans ton regard sombre qui m'a tellement manqué.

La simple vue de Roxanne ne m’était pas particulièrement agréable, le fait de savoir que je l’avais laissée en agissant comme le plus parfait des crétins n’était pas ce qui se faisait le plus grand bien, surtout que j’avais entendu ses sanglots longtemps avant de partir et que, déjà, ça me faisait terriblement mal de constater sa tristesse. Mais non, il avait fallu que je fasse le con comme je l’avais fait. Je n’étais pas très doué pour ça de toute façon, l’amour et tout ces trucs dans le genre. Il m’avait fallu trois ans pour me rendre compte que cette fille, je l’avais dans la peau. Mais trois ans c’était sans doute assez long pour elle pour m’oublier…Comme je m’en étais donc douté, elle me répondit d’une manière sèche, espérant sans doute me faire fuir. Mais ce n’était pas comme ça qu’elle devait s’y prendre pour que je parte, de toute façon je ne comptais absolument pas partir et ce quoi qu’elle fasse. A elle de décider, donc. Esquissant un sourire narquois à souhait, je fis un signe de la main à un serveur pour qu’il vienne prendre ma commande avant de me tourner à nouveau vers la jeune femme « C’est comme ça que tu m’accueilles ? » fis-je, faussement outré. Comme si elle allait me sauter dans les bras ! Elle ne serais pas la femme que j’aime si elle se comportait comme la dernière des imbéciles. Le serveur arriva et prit ma commande avant de repartir, son regard allant de moi à Roxanne comme si il se demandait ce qu’il se passait ici. Nous avions surement l’air d’être une sorte de couple se disputant ou aller savoir quelles autres conneries pourraient passer par l’esprit des gens, on ne sait jamais après tout. Je m’installai un peu plus confortablement sur ma chaise, laissant aller mon dos contre le dossier de celle-ci.« Comme tu l’as sans doute deviner, je n’ai pas l’intention de bouger. » ajoutais-je. Elle l’avait très certainement deviné, je ne m’étais après tout pas gêné pour prendre un café et pour m’asseoir en face d’elle mais, encore une fois, elle pourrait partir. Je ne la retiendrai même pas, pas aujourd’hui parce que je n’avais pas prévu de lui parler aujourd’hui. Il suffisait de voir comment le destin allait faire avancer les choses, non ? Et puis au cas-où elle attendait quelqu’un et bien… Tant pis. Je n’avais aucun problème avec le fait de renvoyer les gens d’où ils venaient, même si cela me faisait passer pour une quelqu’un de prétentieux, c’était ainsi. J’avais été élevé comme ça, dans l’optique d’être le meilleur et d’être supérieur au reste de la populace française qui n’était pas, comme moi, issus de l’aristocratie. Comme moi et comme Roxanne d’ailleurs. Mais même si j’avais été élevé comme ça, j’avais su voir ce qu’il y avait derrière certaines personnes qui n’avaient pas eu autant de chance que moi, comme Melina par exemple.

Je deviens fiévreuse alors que ma tête commence à me tourner. Je me laisse emporter dans le flot des sentiments qui me submergent en cet instant sans tenter de résister. Mon cœur bat avec douleur dans ma poitrine tout en me rendant peu à peu sourde alors que tu prend place à mes côtés. Je t'ai cherché tant de temps, je t'ai attendu durant de longues nuit et voilà que tu t'assois à mes côté avec ton sourire des beaux jours. Tu crois vraiment avoir le droit de revenir dans mon existence après tout le mal et le chaos que tu as laissé derrière toi. Je suis une autre femme à présent, une femme qui te résistera et cela malgré tout l'amour qu'elle a enfermé au creux de son âme. Entre haine et amour il n'y a un pas, la question est juste de savoir si je prendrais une nouvelle fois ce risque qui m'a détruite par le passé. Mais je fabule surement sous ton regard de braise qui me sonde. Te connaissant, une blonde magnifique va faire son entrée pour s'accrocher à ton bras avec dévotion. Je suis idiote de croire que tu es revenu seulement pour mes yeux. Pourtant je l'espère mais si je sais que c'est mal vu qu'à présent je suis heureuse avec un autre homme. Je me retiens avec peine de te cracher au visage que je suis fiancé à ton cher et tendre meilleur ami. Je veux voir une lueur de désespoir briller dans ton regard l'espace d'une seconde mais te connaissant tu serais capable de très bien accueillir cette nouvelle. « C’est comme ça que tu m’accueilles ? » Je manque de m'étouffer alors que ma tête se tourne aussitôt vers toi. Tu m'appelles et je réponds aussitôt à croire que tout mon corps ne demande que ça. Je soupire tout en levant les yeux au ciel tout en prenant bien soins de ne pas croiser ton regard. Pourtant l'espace d'une seconde je deviens nostalgique en pensant à tous ces moments que nous avons partagés. Je peux encore te dire ce que tu portais le soir de notre premier rendez-vous à l'opéra Garnier, je peux même décrire l'odeur qui imprégnait tes vêtements alors que tu te penchais vers moi pour commenter la tenue et les formes de la cantatrice. J'ai ris de longue seconde ma main sur ma bouche pour étouffer du mieux possible mon rire sous ton regard amusé. Puis dehors ton regard illuminé par la voix lactée qui s'ouvrait à nous restera à jamais graver dans ma mémoire. Tu vois je suis idiote de repenser à tout ça alors que tu prends un malin plaisir à détruire le peu d'amour propre qu'il me reste. Tu veux ma chute et encore maintenant malgré quelques vaines résistances je suis prête à te l'offrir sur un plateau d'argent.

Un serveur arrive pour prendre notre commande qui se soldera par la seule commande de toi, mon ange. Encore une fois tu ne penses qu'à toi. Encore une chose qui n'a pas changé et qui me fait sourire avant que je vienne à reprendre ma mine boudeuse. « Comme tu l’as sans doute deviner, je n’ai pas l’intention de bouger. » Je soupire avant de trouver la force d'ancrer mon regard dans le sien pour le soutenir alors que ma bouche s'ouvrit. « Qu'est ce que tu n'as pas compris dans ma phrase précédente ? » J'attaque encore et toujours alors que j'essaye de me débattre dans les tourments qui m'oppressent. Je te déteste tant mon amour et ton comportement ne fait qu'amplifier ce sentiment. Pourquoi tu luttes pour rester à mes côtés alors que j'ai tant besoin de cet air que tu me refuses.

Je l’agaçait et je le voyais très bien. Bien qu’amoureux d’elle à un point qui vous brise le cœur à chaque seconde passée sans elle, je me réjouis de voir que je fais toujours mon petit effet sur elle. Si elle m’avait réellement éliminée de sa vie à jamais, elle ne se prendrait même pas la tête à s’agacer ou encore à essayer de me faire partir. Le plus drôle c’est qu’elle sait très bien que je suis plus fort qu’elle et tandis qu’elle évite soigneusement on regard, moi, je cherche le sien, la fixant intensément. Et elle craque quelques secondes mais son regard n’est plus celui que j’ai connu – même lors de nos innombrables disputes – elle à plus de force et lorsqu’elle me répond, me demande ce que je n’ai pas compris dans son invective précédente, mon regard se fait plus doux, cependant je ne lâche pas ses yeux, pas maintenant que je les ai capturés. Puis, doucement, je soupire et finit par détacher mon regard du sien pour le porter sur ma tasse de café que je porte à mes lèvres. Tout se passe très lentement, je prends mon temps car j’hésite. Devrais-je lui dire tout de suite pourquoi je suis là ? Ou devrais-je attendre un peu ? Je repose la tasse de café et, de mon regard, observe son beau visage dans les moindres détails. « Je viens de te le dire, je ne bougerai pas. » Moi non mais elle ? Non plus. A la réflexion, je ne voulais pas qu’elle parte, pas maintenant que je pouvais la voir, l’entendre, respirer son odeur tout mon soul. Elle n’avait été qu’un rêve de quelques nuits pendant trois longues années, un regret au gout particulièrement amère et enfin la raison de mon retour dans cette ville que je déteste tant face à Londres. Sans vraiment y réfléchir j’attrape sa main quelques secondes avant de la lâcher, le contact fut bref mais je le sentis dans la moindre particule de mon corps, comme un frisson m’envahissant tout entier « Désolé. » ça n’avais absolument rien à voir avec le geste que je venais de faire mais plutôt avec le fait que j’étais partis, il y a trois ans. Je m’excusais enfin et avait trouvé le bon prétexte pour qu’elle soit confuse, elle penserait surement que je ne m’excusais que pour le fait de l’avoir touchée, mais non, depuis quand je m’excuse pour ça ? Ce serait bien mal me connaitre.

Il n'est plus temps de réfléchir ni même se repenser à ce passé troublant mais seulement de fuir pour sauver encore le peu de dignité qu'il me reste. Moi qui pensais être guéris de ta personne, je vois à présent que je me suis trompé et ce depuis bien trop longtemps. Je te déteste, mon amour, pourtant alors que tourner dans ma direction je ne peux empêcher mon regard de glisser sur ton visage pour admirer toutes ses facettes. Tu es beau comme un dieu et tu le sais très bien alors que derrière moi, je sens le regard de toutes ces autres tourner vers toi. Tu as une fâcheuse tendance à illuminer les autres ce qui te rend tellement détestable pour tes confrères. Il n'y en a vraiment qu'un seul qui a put te supporter durant toute ces années, Olivier. En pensant à lui, je sens la nausée me prendre alors que je me sens tout à coup fautive d'être en ta compagnie et non de la sienne. J'aime Olivier, du moins j'essaye de m'en convaincre et ta présence est loin d'être une aide. Tu me connais mieux que personne et malgré toute mon énergie pour te cracher au visage que je ne suis plus la même. Certes je ne suis plus cette poupée sans caractère que tu avais l'habitude de manier à ta guise. Je ne suis pas cette fille insouciante et souriante que tu as pris dans tes bras tant de fois pour lui murmurer à l'oreille qu'elle n'était pas une moins que rien. Tu m'as donné ta force et à présent j'ai hâte que tu voie tout le chemin que j'ai fais sans toi. « Je viens de te le dire, je ne bougerai pas. » Je soupire tout en portant mon attention sur la tasse que tu viens de reposer, cette tasse qui à eut bien plus d'attention de ta part que je n'en ai jamais eut. Tout à coup, je la jalouse d'avoir gouter à tes lèvres une dernière … Je divague totalement alors que je cherche inconsciemment ton regard qui me rend tellement belle. J'ai l'impression de briller et d'être en tout merveilleuse alors que tu prends un malin plaisir à ignorer toutes ces femmes qui n'attendent pourtant que ça. Tu me surprends une fois de plus alors que j'essaye d'ouvrir la bouche pour répliquer. « Alors c'est moi qui vais bouger ! » Je pose mes mains sur la table pour y trouver la motivation de me lever alors que je manque peu à peu d'air sous ton regard. Mais tu es bien trop vil et rapide pour moi alors que ta main couvre la mienne. Main que je retire aussitôt en sentant la brulure du contact de ta peau contre la mienne. Je sens la douleur et le désir vibrer dans mes veines alors que j'hausse les sourcils pour te demander ce qui te prend. Je n'essaye même pas de te comprendre malgré tout l'envie que j'en ai. Je suis fatiguée de toute cette histoire dont je m'en sortie avec peine.

« Désolé. » Je manque de m'avaler avec ma salive alors que mon regard se durcit tout en soutenant le tien. Cette fois-ci toute trace de nostalgie et de désir a disparut de mon être alors que la rage prend le dessus. De quel droit tu oses me lâcher un désolé alors que tu ne le pense même pas. Tu pense vraiment alléger tous tes regrets avec un simple désolé. Tu baisses dans mon estime … « Désolé de quoi Avery ? D'avoir gâché ma vie il y a trois ans ou bien de gâcher ma journée par ta présence ? » C'est à présent définitif alors que j'ouvre enfin les yeux sur ce fossé qui nous sépare à présent. J'ai été idiote de croire qu'une amitié pourrait être possible mais tu reste toujours le même, mon amour … Tu reste aussi étroit d'esprit et aussi hautain que par le passé. Tu crois que tout t'es dût mais je ne suis pas un objet dont tu as tous les droits dessus. Et sache mon amour que je me battrais corps et âme pour te fuir.

Il était incontestable qu’elle avait changé, je me demandais d’ailleurs jusqu'à quel point, est-ce que la femme que j’aimais était toujours là ? Je pense qu’il serait encore pire pour moi de constater qu’elle a changé en tout point plutôt que de devoir supporter de la voir dans une telle rage. Parce que ça, je peux le supporter, je l’ai déjà supporter de nombreuses fois, à croire que nos caractères n’étaient pas compatible, deux fortes têtes ne sont pas réellement faites pour être ensemble. Heureusement l’un de nous deux avait toujours le dessus. Avait oui. J’avais changé moi aussi, je n’étais pas devenu une loque alors ça non, jamais de la vie même si je me retrouvais seul sur terre, mais je n’étais plus l’homme buté, imbu de lui-même et totalement incapable d’aimer que j’étais avant. On dit souvent que l’amour rend aveugle mais je pense au contraire qu’il nous ouvre les yeux, hélas ça ne fait pas toujours autant de bien qu’on aimerait bien le croire. Je pense que si les jeunes filles savaient ce que ça faisait, l’amour, aucune d’elle ne voudrait jamais connaitre ça. Elle avait menacé de bouger, posant ses mains fermement sur la table mais je l’en avait empêchée, la réduisant en un corps de colère devant moi mais soit, elle restait là. Même si ce qu’elle disait me donnait une forte envie de partir, j’avais d’ailleurs posé ma main sur la table aussi fermement qu’elle, hésitant une seconde je me ravisa et rapprochai la chaise que j’avais reculé de la table. L colère montait lentement en moi, comme un venin puissant et sadique. Je secouai la tête une fois avant de planté mon regard dans le sien avec une force renouvelée. « Tu as peut être changé durant tout ce temps, mais cesse de penser que tu es la seule à évoluer ! Parce que ce n’est pas le cas ! » Je soupirai lentement et longuement avant de me passer une main dans les cheveux, cette femme me rendait fou, fou d’amour, de colère contre moi-même et contre elle aussi, surtout en ce moment. « J’ai fais une connerie, mais tu sais très bien comment j’étais par rapport à…ça. » ça désignant l’amour en général, j’avais toujours du mal à en parler et je ne me sentais même pas capable de lui dire ces quelques mots qu’elle avait sans aucun doute attendu de moi il y a trois ans. Ce n’est pas comme si je ne le ressentais pas, parce que je le ressentait dans la moindre cellule de mon corps, mais je n’arrivais pas à le dire, comme si il y avait une sorte de barrière à mes lèvres qui m’empêchait de dire ces quelques mots.

Mes mains quittent la table pour entourer mon corps dans l'espoir de cesser ou du moins de cacher mes tremblements. Je me sens tout à coup fiévreuse sur ton regard. J'ai tant attendu cet instant si tu savais et voilà que la réalité est douloureuse a accepter. Nous sommes devenus des étrangers l'un pour l'autre pourtant mon cœur répond au tient contre mon gré. Si tu savais comme je meurs d'envie de connaître ce nouvel homme que tu es. Car oui je garde cet espoir que tu as changé même si cela reste utopique. Mais je ne le ferais car il est de mon devoir de me préserver de toi. J'ai connu l'enfer par ta faute et tous nos moments passés ensemble ont vite laissé place à la rancœur et à la haine. Je t'ai tout donné, tout et quel à été ton choix ? Seulement de fuir sans même un regard en arrière. Mais tu veux savoir le pire dans tout ça mon amour, c'est l'attente qui a suivit ton départ. Cette attente bercée d'espoir et dont j'espérais tant te revoir passer le pas de notre appartement pour écraser tes lèvres sur les miennes. Mais rien … Et à présent tu prends un malin plaisir à te porter en victime à croire que je suis la méchante de l'histoire. « Tu as peut être changé durant tout ce temps, mais cesse de penser que tu es la seule à évoluer ! Parce que ce n’est pas le cas ! » Mais tout a été ta faute ! Tout ! Tu sais très bien comme il est simple de reporter la faute sur les autres même si les remords ne tarderont pas à me tourmenter. Mais je m'en moque de souffrir quand je me retrouverais seule à nouveau avec le regret de t'avoir laissé partir une fois de plus. Mais cette fois-ci je n'ai plus envie de jouer alors que je touche enfin à cette vie que j'ai toujours rêver. Cette vie que je ne voyais qu'avec toi et tu vois de raison de dire que tout le monde évolue car j'ai la fierté de te cracher au visage que j'ai tiré un trait sur toi. « Les hommes ne changent pas ... » Je murmure cette simple phrase alors que sans le vouloir je deviens vulnérable sous ton regard alors que le mien de voile d'une tristesse qui me coupe le souffle. Personne ne change et pourtant.

« J’ai fais une connerie, mais tu sais très bien comment j’étais par rapport à…ça. » Un mince sourire se peint sur mes lèvres alors que mon regard se pose sur toi. Je suis fatiguée de lutter contre tout. Oui je t'aime toujours et je crois que je serais à jamais tienne mais tu n'es pas un homme fait pour moi. Dans la vie il faut faire des choix et j'ai fait le mien. Les temps qui s'annoncent s'avèrent difficiles mais loin de toi, je sais que je retrouverais la force de t'oublier. Chose impossible mais au moins je serais heureuse avec un autre. L'amour se cultive … « Juste une connerie comme casser la porcelaine de Chine de ta famille … Je me demande à quoi rime notre conversation, Avery ... » Dans mes mots il n'était plus question de méchanceté simplement d'une constations comme une autre. Mon ton n'était plus agressif alors que les lèvres pincées je laisse le passé me submerger.

Les hommes ne changent pas ? J’en reste comme, comment on dit déjà … ? On my ass. Ce genre de discours là, c’est typiquement le genre de truc qui m’énerve venant d’une femme, je ne suis pas sexiste ou quoi mais, enfin soit ça énerverait n’importe quel homme y comprit un gay. Tout le monde change et personne n’est parfait, c’est pourtant clair non ? Et bien non, il faut croire que non. Je prend un grande inspiration, comme si l’oxygène était la seule chose capable de me calmer en ce moment précis. Je décide de ne rien répondre a cette invective, j’ai autre chose à faire que de jouer au gamin avec elle de la sorte. Mon temps m’est précieux, non seulement à cause du métier que j’exerce mais aussi car je ne suis pas de ceux qui aiment lézarder à ne rien faire, depuis que je suis jeune j’ai sans cesse besoin d’avoir l’esprit occupé. Je reporte à nouveau toute mon intention sur cette pauvre tasse qui contient mon café et la porte à nouveau à mes lèvres afin d’en boire ce qu’il y restait. Roxanne semble se calmer peu à peu, comme si il ne restait qu’en elle la souffrance de me voir réapparaitre, j’ai l’impression que je ne suis qu’un poids pour elle et je meurs d’envie de partir, de la laisser là seule, sans moi, encore une fois. Mais cette fois-ci je dois rester, essayer au moins de réparé mon erreur. Lorsqu’elle me répond, elle le fait sur un ton monocorde, comme si elle m’annonçait que demain il allait pleuvoir sur Paris. Je soupire encore, j’ai envie de me lever, de bouger un peu et surtout de la prendre dans mes bras, je sens comme elle a souffert sans moi, elle m’aimait. Elle me l’a dit et moi, je suis partit. Qu’elle ne pense pas avoir souffert seule, j’ai souffert moi aussi et surement plus qu’elle, elle qui a osé montrer ses sentiments. Moi je n’ai pas su, je suis partit et aujourd’hui je vis avec la douleur de l’avoir perdue. Volontairement. C’est ça qui est pire. « Je n’aurais pas du partir. Mais, Roxanne, je n’étais pas… Pas fait pour ça. » j’avais pensé dire prêt, mais je ne le serais jamais, hors nous tous, être humains, étions tous fait pour aimer et être aimer, par forcément en retour, mais l’être tout de même. « Tu as raison, cette discussion ne mène à rien, je n’aurais sans doute pas du venir jusqu'à ta table. » dis-je en me levant déjà, je laissai un billet sur la table, près du ticket de l’addition que le serveur avait apporté en même temps que le café. « Message reçu, mais je suis têtu tu sais. », je n’abandonnerai pas, pas encore.

Les mots me manquent alors que la tête commence à me tourner. Piégée entre deux mondes je me noie sans aucune chance de m'en sortir indemne. Oui, j'avais cru l'espace de quelques mois que ma vie sans toi était possible mais à présent que tu tiens tout près de moi, je comprends mon erreur. Je te déteste tant comme toujours à croire que nous sommes fait pour nous aimer mais surtout pour se déchirer. J'aurais aimé avec la force de lutter contre cette passion qui me ronge lorsque ton regard croise le mien. Je t'ai dans la peau et malgré toutes mes tentatives de fuite, je reviendrais toujours vers toi et non vers Olivier. Tu ne sais pas combien ton retour, me rend heureuse même si j'ai bien trop de fierté pour le montrer. Pourtant au lieu de te sauter dans les bras, je t'observe à la dérobée tout en gardant une retenue qui me rend froide. Je deviens une étrangère pour moi en ta présence. Il faut tout recommencer à zéros mais il est utopique de croire que cela est possible. « Je n’aurais pas du partir. Mais, Roxanne, je n’étais pas… Pas fait pour ça. » Cette fois-ci la surprise se peint sur mes trait alors que je te dévisage sans la moindre gêne. SI tu savais depuis combien de temps j'attendais ses mots et à présent qu'ils sortent ils me font l'effet d'une claque. Tu n'as pas le droit de me faire espérer un avenir avec toi, non tu n'as pas le droit ! Je ne comprendrais jamais la malin plaisir que tu prends pour me faire plaisir à croire que cela flatte ton égo surdimensionné. « Et tu l'es toujours. » Tu reste cet homme incapable d'aimer quiconque sauf sa propre personne. Et je ne peux encore t'en vouloir en sachant que tu n'es le fruit que d'une éducation propre à ta famille. Une famille aussi riche et prestigieuse que la mienne si ce n'est que la mienne ne pète pas plus haut que ses fesses. Nous vivons au jour le jour en se mêlant à la foule et en détestant afficher notre fortune. Nous connaissons l'humilité chose que les tiens ne connaissent guère … Deux familles qui se déchirent et nous dans tout ça ? Nous ne sommes pas des Romeo et Juliette modernes et nous ne le serons jamais. Car Romeo aime Juliette chose dont tu es une nouvelle fois incapable. Le masque tombe pourtant tu reste toujours aussi beau et admirable à mes yeux. Tu m'éblouis comme toujours …

« Tu as raison, cette discussion ne mène à rien, je n’aurais sans doute pas du venir jusqu'à ta table. » Tu te lève à croire que ma présence t'indiffère ce qui a le don de laisser un peu plus la rage se diluer dans mes veines. Une fois de plus, tu prends les choses en main pour partir le premier et me faire passer pour la coupable. Je déteste tant cette part de ta personnalité à croire que tu as besoin de toute l'attention pour vivre. Si seulement tu faisais l'effort d'ouvrir les yeux pour comprendre que seule la mienne te serais suffisante. « Message reçu, mais je suis têtu tu sais. » J'essaye en vain de comprendre tous les mots qui s'échappent de sa bouche en vain. Incompris il tente une fois de prendre la fuite sous mon regard qui se durcit au fil des secondes filantes. « A quoi tu joues ? » Une question qui me ronge depuis trop longtemps pour une part d'espoir naitre en moi.

Bornée, c’était exactement ce qu’elle était. Certes je l’étais aussi pas mal dans mon genre mais elle semblait déterminée à croire que je n’avais pas changé d’un iota, pire, que j’étais un monstre sans foi ni lois. Et bien si c’était ce qu’elle pensait, malgré le fait que je sois revenu, que je l’ai abordé et enfin après ce que je lui avais dit, tant pis. Qu’est ce que je pouvais faire de plus ? Rien, rien que j’arriverais à faire, il y avait bien une chose qui pourrait lui démontrer le contraire de ce que j’avançais, qui lui prouverait que j’en étais plus capable – d’aimer – maintenant qu’il y a trois ans. Mais ça ne sortirais pas maintenant, pas comme ça, pas ici. C’était une phrase spéciale que l’on prononçait pendant un moment tout aussi spécial. « Crois ce que tu veux.. » soufflais-je avant de me lever et de me préparer à partir. Alors que je m’étais levé, Roxanne elle n’avait pas bougée d’un poil, à croire qu’elle n’attendait que ça : que je partes. Mais comme je venais tout juste de le lui dire, j’étais tétu. Plus qu’elle, bien plus qu’elle et elle le savait pertinemment bien. Je lui tendis une main en soupirant, elle verrait dans ce geste que je n’étais plus si hautain et intouchable qu’avant, que son absence m’avait changé, en mieux d’un certain coté, en pire de l’autre. « On marche ? » lui demandais-je. « Je ne joue pas Roxanne, j’en ai finis de ça, nous ne sommes plus des gosses mais des adultes. » ajoutais-je, comme une sorte de justification. Restait à savoir si elle allait accepter ou non, je doutais fort qu’elle accepte en fait mais au moins j’aurais fait un pas vers elle et je n’en ferai pas quinze milles, elle devait saisir sa chance et vite car j’abandonnerais plus vite qu’elle le pensait surement.

Je bois tes paroles comme du petit lait alors que tu ne cesse de prendre ta mine faussement outré. Si seulement tu pouvais voir plus loin que mon apparence qui ne cesse de te repousser. Mais tu es bien trop superficielle pour ça tout comme moi en fin de compte. Mais au fond nous ne sommes que des victimes de ce monde de richesse. Oui de simple victimes même si ce mot te colle mal à la peau. Tu n'es pas un perdant loin de là même. Quand tu veux quelque chose tu le prends qu'importe les conséquences qui pourront faire souffrir les personnes qui te sont proches. Sans scrupule, tu es un mot un salop de première pourtant je t'aime encore à mourir. Tout ton être mon rebute tout en m'amusant car s'il y a une personne faite pour te contrer jusqu'à ce que mort s'en suive c'est bien moi. Même tes parents peinent à avoir les derniers mots alors que tu sais très bien mon amour que je me battrais comme une lionne pour l'avoir. « Crois ce que tu veux.. » Tu prends alors les traits de l'enfant boudeur et capricieux que tu étais par le passé. Mais en grandissant j'espère que tu as compris que rien ne te tombera dans les bras en un clin d'œil. Tu n'es pas un roi, juste un simple homme qui se retrouve en train de faire la cour à une femme qu'il a lâchement abandonner par le passé. Une femme qui s'est reconstruite avec peine et dont tu es prêt à donner le coup fatal. Mais cette fois-ci, tu gagnera une fois pour toi car je te promet mon amour que cette fois-ci je préférais les enfers à une vie où tu seras partis une nouvelle fois. Les contes de fée se finissent toujours bien mais pas le notre. J'ai longtemps voulu croire que j'étais ta petite princesse sauf que le prince que tu étais c'est vite transformer en crapaud pour ne pas dire plus. J'espère que tu es heureux vraiment car malgré toutes la rancœur qui persiste en moi, je ne peux supporter de te voir malheureux. Voilà la plus grande différence entre toi et moi !

Tu te lève enfin pour me dominer de toute ta longueur, comme si tu avais besoin de ça. Face à toi je serais toujours perdante mais peut importe je ne baisserais jamais les armes. Je n'ai plus peur de me bruler les ailes pour te voir à genoux devant moi. Ange ou démon, je ne sais comment te qualifier quand je vois comment tu transforme le monde sur ton chemin. « On marche ? » Ta main se tend vers moi alors que mon être se disloque dans cette attente interminable. Je garde de le silence de longues secondes sans vraiment quel choix faire mais aussi pour te faire patienter. « Je ne joue pas Roxanne, j’en ai finis de ça, nous ne sommes plus des gosses mais des adultes. » Des adultes ? Si seulement tu savais, mon amour comment cette phrase est ironique dans ta bouche. Elle a même le don de me faire sourire alors que je lève tout en évitant soigneusement ta main avec un certains dédain qui te mettra a coup sur les nerfs. « Ça ne changera rien mais soit ! » Un silence et la tête haute, je me dirige vers la sortie tout en prenant soin d'onduler doucement mes hanches pour attirer ton regard. Ton regard imprégné de désir qui 'ma tant manqué et dont j'espère secrètement revoir.

Bien sur, elle évite de toucher ma main, comme si le contact de ma peau avec la sienne pourrait lui provoquer une brulure des plus douloureuses. Mais je comprenais sa retenue, bien qu’elle fut également révélatrice sur la nature profonde de ses sentiments pour moi, sentiments qui étaient manifestement toujours présent, j’en étais à peu près certain. Elle me devança alors et en tant que le bon gentleman que ma mère avait voulu que je sois, je la laissai passer sans discuter. Elle pouvait bien dire ou penser ce qu’elle voulait, elle ne me retirerait pas ça, j’étais un homme d’une grande classe et je savais traiter les femmes avec galanterie quand il le fallait. « Cesse d’être si négative ! Je peux très bien rentrer chez moi, tu m’énerves Roxanne, tu me connais assez bien pour savoir que je serais déjà partit depuis longtemps si ce n’était pas toi ! » soufflais-je en sortant du café, énervé plus que jamais. Je sentais la colère monter en moi au fur et à mesure de nos pas, au fur et à mesure qu’elle s’entêtait à me prendre pour le diable en personne, pourtant elle m’avait aimé ! C’était bien pour une raison, non ? On aime pas un homme sans qualité ! Mais ça, elle avait manifestement du mal à se l’ancrer dans sa tête. Plus nous marchions, plus je me demandais si c’était une bonne idée, il ne faut jamais se remettre avec un ex… Si l’on se quitte, c’est pour une bonne raison, non ? Elle ne répondait pas et moi je me perdais de plus en plus dans mes pensées, je l’aimais et si je l’avais quittée c’était parce que j’en avais eu peur, de cet amour. L’amour, on m’a toujours dit que ça faisait mal et j’avais finis par me blesser tout seul. La seule autre personne à qui je m’étais attaché m’avait été enlevé, alors pourquoi je devais supporter ça ? Supporter de revivre ça ? J’avais cru ne pas l’aimer assez pour avoir mal, erreur. Elle était entrée dans mon cœur, dans ma tête, s’incrustant dans le moindre pore de ma peau..

Tu coule en moi tel un poison mortel que j'accueille avec sérénité. J'apprécie cette douleur qui serre mon être dans un étau car cette douleur porte ton nom mon amour. Un nom qui me fait frisonner tout en rendant ma peau brulante. Combien de fois ais je rêver la nuit de tes lèvres posées contre les miennes. Tu as gouté à mon âme tout comme j'ai fais de même à la tienne tout en posant à jamais une marque sur la tienne. Tu as gravé ton nom sur ma peau, dans ma tête, sur chaque parcelle de mon corps tout en me condamnant à t'aimer encore et toujours. Et voilà que tu oses te montrer encore plus beau que mon souvenir devant moi après tout le mal que à provoqué. Tout aurait été si simple si tu n'avais pas pris la fuite tout en me laissant seule dans des draps froid imprégnés de ton odeur. Je n'ai jamais chercher à ta comprendre seulement à t'aimer avec tous tes défauts et toutes tes qualités. Car oui, tu te cache derrière un masque d'acier dont j'ai aperçut la fin mais tu as fuis. Tu sais, mon amour, comme il est douloureux de perdre quelque chose alors qu'on est à deux doigts de l'avoir. J'ai effleuré l'homme bon que tu es sans pour autant le saisir. J'ai maudit mon cœur d'avoir parler ce soir là alors que le goût amer de notre baiser d'adieu me revient en mémoire. J'aurais dût comprendre que le lendemain tout serait terminé, que demain serait signe d'une nouvelle vie loin de toi. J'ai touché le fond, j'ai tenté de sortir ma tête hors de l'eau et j'ai tant attendu que tu vienne à me tendre ta main pour me sauver. Mais ce fut Olivier qui la tendit pour faire de moi sa femme. Tu ne peux pas savoir combien je lui suis redevable à jamais. Il a joué ce rôle que tu étais incapable de tenir. Et à présent alors qu'il murmure au creux de mon oreille je me met à espérer à un avenir avec lui même si tant de fois j'ai cru les entendre de ta bouche. L'air frais sur mon visage me fait un bien fou alors que Paris nous ouvre ses bras. « Cesse d’être si négative ! Je peux très bien rentrer chez moi, tu m’énerves Roxanne, tu me connais assez bien pour savoir que je serais déjà partit depuis longtemps si ce n’était pas toi ! »

Sous ton accent anglais, mon prénom semble si doux dans mes oreilles. Murmure encore mon nom au creux de mon oreille, je t'en supplie continue avant que je ne vienne à sombrer. Dans la foule qui nous entoure je garde le silence les lèvres pincées alors que mon regard se porte sur l'horizon. Je deviens sourde sous les battements de mon corps alors qu'il suffirait d'un simple mouvement sur le côté pour frôler ta main. « Je ne suis pas négative seulement réaliste. Si ce n'étais pas moi ? S'il te plait Avery arrête de tourner autours du pot et dis moi ce que tu fais à Paris, ce petit jeu a assez duré ! » J'ai peur de la réponse qui j'espère passera la barrière de tes lèvres. Dis moi que tu es là pour moi même si je genre de réponse nous séparera encore plus. Je ne suis plus sur le marché ...

Alors que nous continuons de marcher parmi cette foule de moins en moins dense au fur et à mesure qu’on s’éloigne du centre ville, elle me réponds enfin. « Je ne suis pas négative seulement réaliste. Si ce n'étais pas moi ? S'il te plait Avery arrête de tourner autours du pot et dis moi ce que tu fais à Paris, ce petit jeu a assez duré ! » Je m’arrête brusquement en la regardant d’un air sceptique, elle voulait que je lui dise ce qu’elle avait déjà compris mais je n’arriverai pas encore à le lui dire comme elle voulait l’entendre. Je soupirai, remarquant que je n’avançai plus, elle s’était arrêtée elle aussi, finalement je fit quelques pas pour la rejoindre et pris sa main, qu’elle le veuilles ou non, de toute façon ici il y avait trop de gens pour que je dise quoi que soit en réponse à ça, même si ma réponse était de l’envoyer « à la merde » comme on dit, les gens n’avaient pas a écouter nos histoires. Arrivés dans un endroit déjà plus calme, dans un petit square quoi, je me décide enfin à le lui dire. « Tu sais que je déteste cette ville et que j’adore Londres. J’avais un super boulot là-bas, des amis, un appartement immense mais.. » je soupirai, ne la regardant même plus, c’était plutôt comme si mon regard était au dessus d’elle, j’étais plus grand donc ce n’était pas difficile, bien qu’elle était plutôt grande pour une femme. Je passai alors une main dans mes cheveux, geste typique que je faisais lorsque je ne savais plus quoi dire, autant dire que ça n’arrivait pas tout les jours « Tu me manques. » finis-je par dire, j’avais l’impression d’être une loque totale à déclarer ça pourtant c’était bien ce que les hommes faisait, lorsqu’ils étaient amoureux non ? Et bien voilà.

Tout se bouscule dans ma tête alors que je nous revois main dans la main dans cette même rue il y a trois ans. Tu te rappelle combien nous étions heureux et insouciants loin de ce fléaux que nous appelons l'amour. Je me rappelle ce sourire qui peignait tes lèvres alors que tu prenais ma main prisonnière de la tienne tout en la serrant pour montrer à tous mon appartenance à ta personne. Nous étions tellement beau en dehors de tout. Il n'y avait que toi, juste toi. Je me revois te regarder à la dérobée, un léger rouge sur mes joues. A l'époque j'étais déjà folle de toi malgré tous mes efforts pour le nier. Tu vois, mon amour, je n'ai rien oublier à croire que je t'ai dans la peau pour l'éternité. Mais le passé est à présent loin derrière nous … Seul le présent et l'avenir reste même s'il s'assombrit de jour en jour. Demain sera un autre jour, oui mais seras-tu encore là à mes côtés ? Car à présent que tu es rentré dans ma vie, je t'interdis de la quitter une nouvelle fois. Poursuis moi encore et encore. Brûle mes ailes pour faire de moi ta prisonnière et je t'en supplie n'abandonne pas sous peine de me perdre à jamais. Je déglutis avec peine dans l'attente de ta réponse qui devient insoutenable. Tu t'arrête, le regard perdu dans tes pensées. Juste devant toi, je me retourne dans l'espoir de te forcer à parler mais tu garde le silence avec ta mine des mauvais jours qui me fait frisonner. Sous me laisser une chance de me débattre tu attrapes ma main pour m'emmener je ne sais où. Je titube sous la vitesse de tes pas qui laissent mes talons racler sur le sol parisien. Peu à peu nous quittons la rue bondée de monde pour se retrouver dans un square bien trop vert à mon goût mais à l'effet apaisant. « Tu sais que je déteste cette ville et que j’adore Londres. J’avais un super boulot là-bas, des amis, un appartement immense mais.. » Je me détache alors de toi tout en te forçant à me lâcher la main. J'ai mal et le fait que tu ne veuille même pas me regarder en face me fait souffrir. Ma vue te déplait elle à ce point ? Pourquoi lutter quand tu es perdu d'avance ? Lassée par cette vie qui est mienne depuis trop longtemps, je meurs un peu plus chaque jour. Les jours passent et se ressemblent loin de toi mon amour. Et voilà que tu recommence à tourner autours du pot ce qui ne te ressemble guère. J'ai aimé cet homme franc et direct mais aussi blessant par ses réflexions qui n'étaient pas toutes bonnes à dire. La vérité fait mal peut être plus que les mensonges.

On dirait que tu essaye de trouver les mots justes. Mots que j'attends depuis bien trop longtemps. Mes bras se croise sur ma poitrine alors que je soupire d'impatience. « Tu me manques. » Mon cœur loupa un battement tout en me donnant le tournis. Je te manque … C'est tellement simple sortant de ta bouche alors que la réalité est tout d'autre. Perdue entre joie et remord, je baisse les yeux vers le sol. Tout serait si simple si je venais à m'engouffrer dans tes bras comme deux vieux amants se retrouvant mais le passé ne peut être oublié et mon présent avec Olivier encore plus. « Tu m'as manqué Avery … mais plus maintenant. » A peine prononcé que je regrette déjà ses mots qui me rongent. J'ai fait le bon choix j'en ai la certitude pourtant mon cœur saigne au creux de ma poitrine. N'abandonne pas, je t'en supplie ...

On récolte ce que l’on sème, c’est surement vrai mais, chère Roxanne, n’oublie pas que c’est aussi vrai pour moi que pour toi. Mon regard se fait sombre, un sourire sadique se dessine sur mes lèvres. Tant pis je laisse tomber, je la laisse tomber et je tourne la page, c’est possible, il suffit de couper tout les ponts que j’ai avec Paris, pour totalement l’oublier, je me retourne déjà, sans lui accorder un regard « Très bien dans ce cas je m’en vais. Pour de bon. » déclarais-je sur un ton parfaitement neutre, on aurait dit que je m’adressait à un client de mon père dans un de ces grands bureaux prestigieux de Paris. Roxanne m’avait littéralement brisé le cœur mais c’est pas grave, elle me connaissait assez pour savoir que je n’appreciait pas recevoir le dernier coup, que c’était toujours moi qui assenait le coup fatal et que ce soit elle ou une autre personne n’y changerait rien. Je marchais à présent seul dans les rues de Paris, ayant laissé la jeune femme là, puisque de toute façon je ne lui manquais pas, ou plus si j’avais bien compris ce qu’elle avait dit. Seule la rage était présente pour le moment, ou en tout cas tellement plus forte de la tristesse que je ne percevais qu’elle. Cependant, avec tout ce qu’il se passait entre nous, tout ce qu’il s’était passé je n’arrivais pas à croire qu’il ne se passerait plus rien, elle était restée dans mon cœur si longtemps après mon départ que j’avais l’impression que je n’arriverais pas à l’oublier, pas de sitôt, pas si vite et certainement pas tout seul. De toute façon il ne fallait pas que je tente quelque chose dans l’état actuel ou je me trouvais, sinon ça allait devenir une autre connerie que je regretterai, il fallait que je me pose et que je me calme, que je revois Milena aussi, sans doute.