vendée - 14 janvier 2000

« Marie n’est pas bête, loin de là, son problème, c’est juste qu’elle manque énormément de maturité. » Marie se tenait assise entre ses deux parent qui avaient absolument tenu a rencontrer la maîtresse devant la pauvreté de résultats. Bon, il était vrai qu’elle n’était certainement pas la meilleure élève de sa classe mais elle trouvait la réaction de ses parents quelque peu exagérée, à son humble avis, il n’y avait rien de catastrophique ni d’alarmant dans ses notes. « Ce genre de choses est assez commune, on le retrouve beaucoup chez les derniers d’une famille. Ils sont en général toujours très entourés et surprotégés par les parents comme les frères et sœurs et il leur reste souvent bien peu d’espace pour grandir. » Elle laissa échapper un soupir discret, tout le monde se fichait bien de ce qu’elle racontait, est-ce qu’elle s’en rendait compte au moins ? Oui Marie était la dernière, oui ses parents s’occupaient beaucoup d’elle ainsi que ses deux frères mais cela ne l’empêchait pas de grandir, elle n’avait juste pas envie de prendre du temps pour travailler alors qu’il y avait tellement de choses plus intéressantes à faire : fouiller les affaires de Nicolas et lui piquer ses jeux par exemple. Après, si la maîtresse voulait appeler ça un souci de maturité, c’était son problème. A partir de ce moment-là, Marie cessa d’écouter ce qui se disait dans la pièce acquiesçant quand elle pensait qu’il le fallait.

**

vendée - 08 juillet 2009

« S’il te plaît Marie, tais-toi ! Tu me stresse encore plus. » A contrecœur, Marie se tut. Habituellement peu bavarde, son débit de parole était aujourd’hui impressionnant. Depuis que Sarah était passé la prendre, quinze minutes plus tôt, elle avait commenté le temps d’aujourd’hui, refait en détail les infos de la veille, critiquer la tenue de son amie trop bleu à son goût et prévenu cette dernière de chaque feu et chaque stop qui arrivait. « Ce n’est pas de ma faute si tu ne sais pas conduire ok. » Sarah eut du mal à contenir son agacement et klaxonna une voiture qui venait de lui couper la route. « Je sais conduire, merci. » « Non tu ne sais pas, j’ai peur de mourir à chaque seconde. Tu te rends compte ? Je mourrais sans jamais savoir si j’ai pu avoir le bac, ce serait terrible ! Même si je sais que je ne l’ai pas. » Pour toute réponse, Sarah leva les yeux au ciel et Marie dut lui rappeler de regarder la route. La fin du trajet se déroula dans le silence le plus complet. Elles arrivèrent bientôt devant le lycée. Il n’y avait pas masse de gens devant les panneaux du lycée et maintenant qu’elle avait vécu le trajet avec Sarah, Marie comprenait pourquoi. Regarder les résultats du bac sur internet protégeait votre vie. Elle y penserait l’année suivante quand elle se retrouverait dans ces conditions. Elles trouvèrent rapidement le panneau qui devait être le leur et le nom de Sarah, suivit d’un admis mention très bien qui n’aurait étonné personne. Ce qui aurait étonné les gens en revanche, c’est un des noms qui suivaient plus bas dans la liste : ROY Marie Léa – Admis. Marie eut du mal à retenir un cri de joie. Elle avait réussi, aussi incroyable que cela puisse paraître. Tandis que son amie la serrait dans ses bras, un sourire se peignit sur son visage. Admise, cela voulait dire… Paris bientôt !

**

vendée - 12 aout 2009

« Il est hors de question que tu partes à Paris. » Marie fronça les sourcils, son père n’avait pas l’habitude de lui refuser quelque chose mais à ce sujet, il se montrait intraitable. Cela faisait deux semaines que leur maison n’était plus un foyer de paix, il y régnait disputes continuelles depuis que la jeune fille avait osé mentionner un jour pendant le repas qu’elle comptait partir à la rentrée avec Simon, son petit ami. Ce dernier était un artiste, enfin c’est ainsi qu’il aimait s’appeler et il était persuadée que son talent ne pourrait être reconnu nulle part ailleurs que dans la capitale. Comme elle ne pouvait juste pas imaginer qu’il s’en aille sans elle, elle avait décidé de le suivre. Mais sa décision n’était pas du goût de tous. « Je fais ce que je veux d’accord, je suis majeure et si je décide de partir, je pars ! Peu importe ce que tu peux en penser. » Elle aurait voulu essayer de rester calme mais elle venait d’échouer et la manière dont elle avait braillé sa phrase aurait pu réveiller tous le voisinage. Mais elle n’était pas la seule à ne pas réussir à rester calme, la jeune fille n’avait jamais vu son père réellement en colère, et ce qu’elle voyait maintenant dépassait tout ce à quoi elle aurait pu s’attendre. Même la fois où Tom avait bousillée sa voiture, il n’avait pas été si furieux. « Très bien. Si tu veux le jouer comme ça, c’est ton problème. Vas donc dans ta ville puisque tu es majeure. Mais ne compte pas sur nous pour te verser de l’argent ou autre. » Son ton ne faisait était tranchant et Marie savait qu’il pensait tout ce qu’il venait de le dire. Elle sentit les larmes affluées à ses yeux mais elle se retint d’éclater en sanglots devant lui. Elle ne voulait pas lui laisser ce plaisir. « Je n’ai pas besoin de votre argent, je ne suis pas un bébé contrairement à ce que vous croyez, je peux bien me débrouiller toute seule. » Elle n’attendit pas de réponse et tourna les talons. Avant de quitter la pièce, elle prit bien soin de claquer la porte et elle ne retint pas ses larmes plus longtemps.

**

paris - 13 mars 2010

« Bébé… » Marie détourna la tête et fixa la fenêtre. Les larmes coulaient lentement le long de ses joues. Encore. Elle avait l’impression que depuis quelques temps, elle s’était transformée en véritable fontaine. Et tout ça, c’était de sa faute. « Bébé, s’il te plaît. » Elle secoua la tête, c’était insupportable à ce moment présent de l’entendre l’appeler ainsi. « Je suis un artiste tu comprends, c’est normal que j’aille chercher de l’inspiration ailleurs de temps en temps. » Par ailleurs, il entendait avec d’autres filles. La ville de ses rêves, c’était bien vite transformer en cauchemars. Ainsi, Marie qui avait idéalisé sans aucun doute cet endroit, avait trouvé un emploi en tant que caissière à plein temps abandonnant ses études parce que Simon ne voulait pas travailler, c’était un artiste, il avait besoin de temps. Souvent, quand elle rentrait, elle trouvait l’appartement dans un désordre immense et c’était à elle de faire le ménage, mais Simon était un artiste, il ne voulait pas s’embêter de ce genre de tâche quotidienne. D’autrefois encore, elle le trouvait, comme ce soir, avec d’autres filles et il venait encore invoquée son statut d’artiste. La vérité, c’était que Simon se souciait bien peu d’elle, elle lui était juste utile. Et prendre conscience que ça lui faisait beaucoup de mal, elle qui avait toujours cru qu’ils vivraient heureux tous les deux, se marieraient et auraient beaucoup d’enfants. Il était grand temps qu’elle soit un peu réaliste. Elle se retourna vers lui, les larmes coulant toujours le long de ses joues et lui lança un regard froid. « Ca ne prend plus » dit-elle simplement. Elle se dirigea vers l’armoire pas loin et commença à en sortir des vêtements qu’elle jeta dans sa valise un peu plus loin. « Ca ne prend plus ! » Elle avait haussé la voix cette fois et les larmes coulaient de plus belle. Elle eut bientôt fini de récupérer ses vêtements et s’occupa du reste de ses affaires qui jalonnaient le petit studio. Ce fut rapide. « Je ne sais pas de quel droit tu m’as traité comme ça. Je t’aimais, je t’ai passé tout tes caprices ridicules et toi, tu n’as jamais rien fait pour moi. » Elle avait quitté sa famille, s’était brouillée avec son père et ne lui parlait plus, elle avait travaillé sans relâche pour subvenir à leur besoin. La liste était longue mais elle savait que l‘énumérer en détail aurait été une perte de temps. « Je m’en vais. » Elle attrapa sa veste, la valise et quitta le studio sans lui accorder un regard de plus. Elle n’avait nulle part où aller mais ça lui était égal, elle savait juste qu’elle ne pouvait plus rester ici.

**

14 mars 2010

Maman,
Paris est une ville vraiment magnifique. Je l’aime toujours autant. Je sais que je te l’ai déjà commenté en long et en large mais tu verrais mon appartement ! Il faudrait que tu viennes un jour, vraiment. Enfin pas tout de suite, je ne suis pas très disponible, entre les cours et mon mi-temps. Mais je ne le regrette pas, tout ce que je fais me passionne, partir pour Paris était sûrement la meilleure chose que je pouvais faire. Simon va très bien lui aussi, on a jamais été aussi porche qu’ici je crois. Tu vois, tu n’as aucune raison de t’inquiéter pour moi !
Je t’aime.
Marie.

**

paris - 18 mai 2011

« Lui, il est pas mal non ? » Marie regarda rapidement le mec que lui indiquait son amie et secoua la tête. Elle but d’une traite son verre et fit signe au serveur de la resservir. Un peu plus d’une année s’était écoulé depuis sa rupture avec Simon et les choses avaient beaucoup changées depuis. Enfin, elle envoyait toujours des lettres à sa mère en lui disant combien elle était heureuse à paris avec Simon, elle travaillait toujours au monoprix, elle habitait toujours un appartement minable mais c’est elle qui avait changé. « En fait, tout dépend comment tu l’envisage. » L’autre fonça les sourcils et le regarda de nouveau. « Bah je l’envisage comme un mec quoi. On peut faire de belles rencontres dans les bars tu sais. » Un sourire moqueur se peignit sur le visage de Marie et elle prit une nouvelle gorgée de son verre. « T’as été pêché ça où ? » Elle vit son amie s’empourprer et elle haussa les épaules. « M’enfin je suis sûre qu’il doit être pas mal au lit. Dommage qu’il soit fiancé. » Leo écarquilla les yeux et suivit du regard la direction que lui indiquait vaguement Marie de la main. « Je ne crois pas que cela l’arrêterais, tu peux toujours aller lui parler. » Son amie lui décrocha un regard désespéré et Marie lui répondit par un simple petit sourire avant d’aller aborder un gars qui se trouvait un tout petit peu plus loin.

Prénom : Manon Age : 18 ans Pseudo sur Bazzart/PRD/autre ... : Miu (awesome gran'mom ~ ) Comment as-tu connu le forum ? bazzart Que penses-tu, à première vue, du forum ? Vraiment bien ♥ Avatar : Phoebe Tonkin Autre chose ? /

bannière (C)tumblr.
icon (C)crédit.