les points importants à savoir sur son histoire 001. Issu d'une famille italienne extrêmement fortunée et très puissante à Paris. 002. Doté d'une intelligence remarquable et d'une perspicacité redoutable. 003. A toujours su rester lui même malgré sa richesse. 004. Est tout le contraire des fils à papa snobs et qui se croient les maitres du monde. 005. Ses deux parents sont italiens d'origine, mais ont emménagé à Paris peu de temps avant sa naissance pour lui faire bénéficier de la nationalité française. 006. Est un grand passionné de football, et aurait aimé en faire son métier. 007. S'est lancé dans le monde du travail très tôt et sans bénéficier de l'influence de son père, et est désormais au quasi sommet de sa carrière dans la publicité, à vingt six ans seulement. 008. N'a jamais aimé le milieu dans lequel il vit, s'y est toujours senti étouffé. 010. Est un romantique incorrigible qui n'a pas encore trouvé la femme de sa vie.

C'était un samedi soir comme les autres, et je pouvais comme toujours entendre mon père crier sur ses comptables au téléphone, ceux là même qu'il traitait sans cesse de "bons à rien". J'étais seule dans ma chambre, laissant reposer le vernis que je venais de me mettre aux pieds, quand soudain... J'entendis un bruit venant de ma fenêtre, on venait visiblement d'y jeter un caillou. Et je ne me trompais pas. Deux minutes plus tard, me voilà en compagnie de ce bon vieux Stéphane, le fils de l'ami de papa. Monsieur Lombardi est quelqu'un de très froid, mais de très riche. Et de l'avis de mon père, un homme est bon tant qu'il a de l'argent. Drôle de philosophie. Quoi qu'il en soit, Stéphane était ici, avec moi, dans ma chambre, ce qui était loin de me mettre à l'aise. « Mon père passe toutes ses soirées au téléphone, et ça m'agace... Je le voudrai pour moi, pour une fois. » dis-je afin de briser ce silence qui devenait stressant. « Moi pas... Parce que dans ce cas, je ne t'aurai pas pour moi tout seul ce soir. » répondit Stéphane, d'un air à la fois douteux et terriblement séduisant. Il posa ensuite ses douces lèvres sur les miennes. Quelques minutes plus tard, ce qui devait arriver arriva... J'avais seize ans, il en avait dix sept.


C'était la partie de l'année que je préférais, celle des fêtes de fin d'année. Noël venait à peine de se terminer, que déjà nous nous préparions à fêter le Nouvel An. Je voyais très bien quel genre de soirée s'offrait à moi : une soirée absolument ennuyeuse durant laquelle je devrais saluer des gens que je ne connaissais pas et que je ne voudrais pas connaitre, et rester plantée comme un piquet pendant des heures en attendant mon père, trop occupé à faire la conversation à des ministres blindés. Mais alors que je me croyais enfermée dans cet univers impitoyable, je vis une moto s'arrêter devant notre maison par la fenêtre. L'homme qui en descendit n'était autre que Stéphane, mon Stéphane. Certes nous n'étions plus ensemble depuis des lustres, mais il restait pour moi quelqu'un d'extrêmement précieux. Je m'empressai de sortir dehors pour l'enlacer. « Te revoilà. J'ai cru que vous aviez déménagé, tant tu te faisais rare par ici. » A la fin des embrassades, il me tendit un casque, à mon plus grand étonnement. « Ma chère, je t'enlève ce soir. » Retenant à peine un petit rire amusé, je compris très vite que c'était tout ce qu'il y avait de plus sérieux. C'était tout Stéphane ça : des projets fous, invraisemblables, mais terriblement excitants. « Stéphane... Je ne t'apprends rien en te disant que toi et moi... c'est terminé. Je ne voudrais pas que tu t'imagines... » « Je n'imagine rien. Je veux simplement que tu sois heureuse. Et je sais que tu ne l'ai pas ici. Alors montes, viens avec moi, et partons. Nous n'irons pas loin, nous resterons à Paris si tu veux. Mais tu dois partir. Prends-toi un studio, tu as les moyens pour ça. Et moi aussi. Je sais que nous ne vivrons pas ensemble, et que nous ne sommes que des amis... Mais quel ami serais-je si je te laissais ici ? » A ses paroles touchantes, je ne pus que céder. Il me laissa une demi heure pour rassembler mes affaires, et nous partîmes ensuite vers le centre de la Capitale. Une nouvelle vie commencerait pour nous. Une vie d'indépendance, loin de ce milieu hypocrite et ennuyeux.


La journée avait très mal commencé. Il avait gelé dehors, et je me voyais déjà en train d'esquiver les plaques de verglas, de peur de m'écrouler sur la chaussée. Il y avait des journées avec talons, et bien aujourd'hui ce serait une journée sans. J'avais passé la nuit, comme c'était de coutume depuis quelques temps, chez Christian, mon fiancé. Christian est vraiment charmant, mais partir à l'aube pour ses concerts improvisés dans le métro ne m'amusait que moyennement. C'est vrai quoi, je suis compréhensible, je l'aime bien sûr, mais je ne comprends pas pourquoi il s'entête à jouer dans un lieu aussi délabré alors que j'ai assez de ressources pour nous deux. Mais il a sa fierté et je comprends cela. Il est clair que les moyens de Christian sont bien différents de ceux de Stéphane... Tiens. Me revoilà encore en train de penser à Stéphane. Il faut dire que je n'ai pas vu mon meilleur ami depuis des semaines, et qu'il me tarde de le voir à nouveau pour le serrer dans mes bras. Et là, chose très étrange, alors que je pensais à Stéphane, le voilà qui arrive justement droit devant moi. Ni une, ni deux ... Je courus en sa direction pour lui sauter dans les bras. Le verglas ? Ce n'était certainement pas lui qui allait m'empêcher d'étreindre ce bon vieux Stéphane. « Il me tardait de te voir Stéphane... Tu me manquais terriblement tu sais. » lui dis-je, le sourire aux lèvres. « Tu me manquais toi aussi. Toi et ta jolie petite frimousse. » Oui, je suis en couple aujourd'hui, mais la relation que je vis avec Stéphane est bien plus fusionnelle que de l'amour : pas de disputes, pas de trahisons. C'est un peu la relation idéale en somme. « J'ai entendu dire que tu filais le parfait amour avec un certain violoniste... Dis donc, ça devient sérieux tes histoires ma belle. » « Que veux-tu... le temps assagit, c'est bien connu. » Ah ce Stéphane ... même loin, il trouvait le moyen de se rencarder sur moi. Il m'étonnera toujours décidément. « Dis... Tu vas bien ? Je veux dire... Tu es parvenue à oublier ? » Oublier, comme si cela était possible. Comment oublier qu'il y a quelques années, l'homme que je devais épouser est décédé ? Comment oublier qu'on m'a arraché la personne qui comptait le plus pour moi à ce moment précis ? Stéphane, oh, ce bon vieux Stéphane, m'a toujours été d'un grand soutien, notamment pendant cette dure épreuve. « Je ne peux pas dire que j'ai oublié. Mais disons que j'ai compris que la vie continuait. Et ça m'a plutôt réussi, non ? » « Oui. Tu es radieuse, Mélaine. » Nous restâmes là, à nous regarder dans les yeux et à nous sourire. Et je compris que Stéphane et moi vivions une relation privilégiée, que personne ne pourrait jamais comprendre.