Paris, j'ai grandi ici. Je me souviens encore, étant enfant, de venir chaque dimanche dans un café, avec mon père, où il m'offrait un sirop de Grenadine terriblement bon, tandis que lui, prenait une bierre avec ses amis. Il faut dire, que dans le temps, mon père en avait beaucoup des amis, mais ils ont disparus, au fil des années, et à la longue, il est devenu seul et buvait ses bierres dans la cuisine. Mais là n'est pas l'important. Paris a toujours été pour moi la seule et unique ville ou je suis apte à grandir et à m'épanouir. Ma mère m'a toujours dicté ce que je devais faire, elle m'avait même projeté un avenir devant moi, d'ailleurs, selon elle, j'aurais dû devenir architecte, ou directrice d'une boîte de publicité. Et bien, elle s'est bien trompée sur ce coup là. Je n'avais même pas envisagé une seule seconde travailler dans des bâtiments pour en décider la structure, mais ma mère avait pourtant l'air si sur d'elle. Soit, quand elle me disait que plus tard, elle dirait à ses amies que sa fille était devenue une PDG d'une grande boîte de publicité et qu'elle en serait fière, je ne la contredisait pas, mais je souriait d'un air approbateur. Je n'aimais pas lui faire de peine, elle voulait tellement que je sois ce qu'elle voulait. Moi ce qui intéressait c'était l'art. Mais l'art musical, photographique ou bien créatif ? A vrai dire, étant jeune, je ne savais pas trop, donc plusieurs années de cela, je me mis à tester les différents domaines qui seraient susceptibles de me plaire. En commençant par le piano.

Le 4 juin 1993
« Je suis sûr que vous serez douée pour cette première leçon mademoiselle, regardez moi jouer cette lettre de beethoven, il l'a écrite pour son amie, Elise, on l'appelle donc 'Lettre pour Elise' très facile à jouer, vous voyez, vous positionnez vos doigts comme ceci sur le clavier, et vous vous avancez dans les touches noirs. Penchez la main vers les pouces et levez bien les doigts, comme ceci... » L'homme qui se tenait devant moi était grand, mais comme il était assis sur un minuscule tabouret il paraissait lui aussi minuscule. Tandis qu'il me montrait comment jouer une musique répétitive, j'étais plongée dans mes pensées en regardant ses doigts avancer sur le clavier, il était lui aussi plongé dans le musique, il ne me regardait pas, mais s’avançait sur le clavier, penchait la tête et fermait les yeux. Lors de la dernière note, ses doigts se posèrent délicatement sur la dernière touche dont le son fut tellement doux que j'en frissonnai. Il me regarda avec un large sourire. « A vous ! » Je compris que le piano ne serait pas pour moi. Malgré qu'il soit mélodieux et beau à entendre, je savais que je n'irais ni au conservatoire, si dans un opéra, car si cet homme n'était que professeur avec la manière dont il jouait, moi je ne serais même pas une débutante, mais une novice de première qui ne saurait jouer qu'au clair de la lune.



le 24 août 1993
Je venais de passer mon BAC, et l'année qui allait suivre allait être riche en concentration et devoirs. Je ne savais toujours pas quoi faire de ma vie, même si ma mère me rabâchait sans arrêt que je serais parfaite en architecte. Non ! Je ne veux pas être architecte, mais la contredire me ferait mal au cœur, c'est pour ça que je décidais de ne rien dire. Pour essayer de me trouver un domaine ou je pourrais me consacrer, j'envisageais de me mettre à la photographie, et peut être y faire ressurgir de mon être, un talent caché.
C'était une journée donc très caniculaire, il faisait affreusement chaud, et cette journée se trouvait fin août, je me rendais dans un petit studio (climatisé) ou un photographe professionnel m'attendait, avec des appareils de toutes les tailles posés sur des pieds plus ou moins grands. J'avais emporté mon petit appareil photo à flash qui n'avait rien d'extraordinaire, l'homme avait positionné ses appareils en direction d'une jeune fille maquillée et très bien habillée qui prenait la pose sur un immense papier blanc. L'homme en question posa un crayon qu'il avait dans la main et vint me saluer. « Bonjour, je m'appelle Frederique, mais tout le monde m'appelle Fred, tu es ici pour prendre un cours non ? Tu vas voir, tu vas adorer prendre des photos, c'est très amusant et très prenant. Devant toi, je te présente Celine, elle sera notre modèle, tu n'auras qu'à la prendre en photo dans tous les angles que tu veux et à la fin, tu pourras soit garder les photos, que tu n'exposeras pas bien sûr, soit les remettre à Céline, ce n'est pas une modèle professionnelle, juste une jeune fille qui veut faire des photos pour sa chambre. Tu es prête maintenant ? On y va. » Pendant près d'une heure, je m'étais contorsionnée pour arriver à trouver des plans ingenieux et beaux, mais Céline me tournait toujours le dos pour se faire prendre en photos par Fred. J'étais desespérée, j'avais envie de boir mais n'avais pas pris de bouteille. J'en vais marre, j'avais chaud, et cette pimbèche de Céline me faisait tourner en bourique. Je m'arrêtai. « Fred, désolée, ce n'est vraiment pas pour moi la photos, je pense que ça sera notre dernier cours ensemble. Céline, contente de t'avoir rencontrée. »



le 18 octobre 1993
Ma dernière chance, le domaine de la peinture, j'avais repris mes études, j'avais beaucoup moins de temps pour me consacrer à autre chose que celles-ci, je travaillais dur même si je n'avais pas vraiment de but précis. Je décidais de me rendre donc dans un studio de peinture où travaillais une vieil homme, son modèle, la tour eiffel, il la prenais de son balcon et m'avais tout expliqué par téléphone. Je devais donc m'y rendre un samedi après midi, vers quinze heures. Il faisait assez chaud, même si le temps était automnal. L'homme habitait dans un studio perché en haut d'un immeuble du 7ème arrondissement. Quand je pénétrai dans son studio, des tonnes de toiles étaient exposées sur les murs, toutes plus belles les unes que les autres, toutes montraient dans différents angles la tour Eiffel, pendant la nuit, le couché du soleil, nuageux, ensoleillé... Tout m’éblouissait. Je saluai le vieil homme qui avait de la peinture dans sa barbe argentée, il portait un vieux t-shirt gris parsemé de taches de peinture multicolor, il avait un béret et sa toile était à peine commencée. Il me souria.
« Toi, jeune fille, il me semble que tu aimerait apprendre à peindre, la peinture est une chose des plus extraordinaire qu'il soit, dès que tu prends ton pinceau entre tes doigts, tu te sens peintre, même si tu ne l'ai pas, dès que tu auras posé ta première couche de peinture sur la toile, tu auras envie de continuer, de faire quelque chose, tout, n'importe quoi, mais tu auras envie de peindre, une chose est sûre. Viens essayer, je te prête ma toile, continu-la, tu vois la tour Eiffel là-bas, fais donc le haut de celle-ci. N'aies pas peur. » L'homme avait raison, dès que je commençai à peindre, une impression de talent me venait tout de suite, rien que de peindre ce haut de tour Eiffel me donner envie de continuer sur ma lancée, de faire le décor, de faire les plus petits détails. Au fur et à mesure que mon pinceau traversait la toile, l'homme me répétait que j'étais talentueuse, que j'avais un don, qu'il fallait que je le développe. Cet homme avait raison, il m'avait tout simplement ouvert les yeux.

Il n'en fut pas plus longtemps pour que j'exploite mon talent. A présent, je peint dans mon propre studio, je me rappelle de tout, de tous les conseils que cet homme m'avait donné, même s'il n'est plus de ce monde, je me rappelle sa voix, ses compliments. Je venais chez lui chaque semaine pour expérimenter mon 'talent' et au fil des semaines, je créais mes propres toiles, et je rivalisais avec mon ami. Nous les vendions dans quelque brocante. C'est grâce à lui que j'ai su que c'était dans ce domaine artistique que je devais me lancer. J'ai eu raison de tester tous ces domaines pour trouver le bon. Je savais que je trouverais ma voie.



Quelques années passèrent, j'étais devenue une personne qui savait ce qu'elle voulait, j'étais devenue une peintre, enfin un peintre, même si je n'étais pas connue, je vendais mes toiles sur internet, d'ailleurs je les vends toujours. Chaque semaine je vends trois toiles sur le net, même si je ne les vends pas chères, je montre aux gens que les gens peu connus peuvent avoir aussi du talents. Mais il m'arrive quelques fois de les vendre lors de brocante. C'est d'ailleurs là que j'ai rencontré Adrien.
C'était un mercredi assez pluvieux, mais comme chaque mois, il fallait que je me rende à une brocante pour y vendre cinq, ou six toiles que j'avais travaillé pendant le mois. Il fallait que celle-ci tombe un jour de pluie. J'avais donc pris le soin de mettre mes toiles sous un papier bulle pour que celles-ci ne s'abîment pas. Peu de personne venaient, l'eau coulait sur mon visage, j'avais les cheveux trempés, mais pas question de revenir au studio les mains vides. Il était d'ailleurs quatorze heures passées, personne ne venaient jeter un coup d'oeil à mes toiles. Je ne faisais même plus la différence entre mes larmes et les gouttes d'eau qui tombaient sur mes joues. Mais j'avais eu tort de désespérer de la sorte. Un bel homme avait fait son apparition devant mon stand, il avait brandit sont parapluie noir au dessus de mes toiles et m'avait demandé de retirer le papier bulle afin de contempler 'ces merveilles'. Je m'étais executée. Il avait les yeux qui pétillaient. J'étais aux anges, pourvu qu'il en achète une. « Vous faites un très beau boulot mademoiselle, pourquoi personne n'achète ces œuvres ? C'est vraiment magnifique, vous avez un réel talent. Je vous les achète toutes, autant que je me fasse plaisir si personne ne les veux, vous ne croyez pas ? Oh, et puis, puisque vous n'avez plus rien à vendre, je vous invite à boir un café dans un bar, au chaud, et surtout au sec. » Il avait esquissé un petit sourire, et m'avait tendu une liasse de billet. Il m'avait donné 1400 € pour ces toiles que je ne vendait pas si chère. J'étais aux anges, c'était la première fois que je vendais autant. Il m'incita donc à me lever, et prenant ma main nous nous dirigions vers un bar. J'étais trempée mais qu'importe, j'étais aux bras d'un homme magnifique, qui m'avait acheté toutes mes toiles et qui m'invitait dans un bar. Je tombais amoureuse mais sans savoir que cet homme était marié, et avait deux enfants.

Prénom : Alice Age : 15 ans Pseudo sur Bazzart/PRD/autre ... : Mai lin Comment as-tu connu le forum ? Mattress Hole & ma très chère pauline Que penses-tu, à première vue, du forum ? OMYYYGOD bon je vais me calmer. Avatar : Marion-frenchie-Cotillard Autre chose ? je suis folle, mais vous allez devoir vous y faire. Vous n'avez pas le choix.

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